L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) vient de publier une première analyse des résultats de la seconde édition de l’étude européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents (European Survey of Enterprises on New and Emerging Risks, ESENER-2). Dont l’enquête a été réalisée durant l’été et l’automne derniers auprès de 49.320 entreprises dans 36 pays européens (les 28 membres de l’UE ainsi que des pays comme l’Albanie, l’Islande, le Monténégro, la Macédoine, la Serbie, la Norvège ou encore la Suisse). L’idée consiste à prendre la photographie de la façon avec laquelle la sécurité et la santé au travail ainsi que les Risques psychosociaux (RPS) sont gérés dans les entreprises européennes. En voici les principaux enseignements.
1/4 des salariés ont plus de 55 ans. Tout d’abord, en ce qui concerne le vieillissement de la population au travail, les établissements de l’Europe des 28 indiquent les salariés de plus de 55 ans constituent plus d’un quart de leur main d’œuvre. Les taux les plus élevés étant en Suède (36%), Lettonie (32%) et en Estonie (30%) contre 9% à Malte et au Luxembourg et 10% en Grèce. Par ailleurs, 13% des établissements dans les 28 pays de l’UE recourent au télétravail. Les proportions les plus élevées se trouvent aux Pays-Bas (26%) et au Danemark (24%) contre 4% en Italie et 5% à Chypre. A côté de cela, on enregistre que 6% des établissements emploient des salariés qui éprouvent des difficultés à parler la langue du pays. Cette situation atteint son paroxysme en Islande (26%), en Norvège (17%), au Luxembourg et à Malte (16%) ainsi qu’en Suède (15%). Tandis que les pays qui font le plus d’efforts sont la Slovénie, la Roumanie et la Pologne (moins de 2%).
Publics difficiles à gérer. Parmi les facteurs de RPS, 58% des établissements de l’EU évoquent la difficile relation avec leurs publics : clients, élèves ou patients… Vient ensuite la pression du temps. Or un établissement sur cinq dit manquer d’information ou d’outil adéquate pour lutter contre ces risques. C’est particulièrement vrai à Malte ou en Slovaquie. En moyenne, 16% des établissements disent faire appel à un psychologue pour gérer les RPS. Viennent ensuite les positions douloureuses (56%) et les mouvements répétés des mains et des bras (52%). L’enquête révèle qu’en moyenne 76% des établissements de l’EU des 28 procèdent régulièrement à une évaluation des risques. En Italie et en Slovénie, ce taux caracole avec les 94% mais retombe à 37% au Luxembourg. Ceux qui n’évaluent pas régulièrement les risques invoquent principalement que ces derniers sont déjà connus (83%) et qu’il n’y a pas de problème majeur (80%). Curieusement, les plus petites entreprises déclarent moins souvent que les plus grandes que la procédure d’évaluation est trop lourde. Enfin, les motivations pour gérer la sécurité et la santé au travail concernent le respect de l’obligation légale (85% des établissements de l’EU-28), le désir de répondre aux attentes des salariés ou de leurs représentants ainsi que la crainte de se voir infliger une amende de la part de l’inspection du travail.
Erick Haehnsen
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