La sieste est un droit constitutionnel en Chine, une institution au Japon, une coutume acceptée aux Etats-Unis mais elle est minoritaire en France. Car dormir, c’est pour les fainéants. « C’est de la biologie, pas de la paresse, corrige François Hory, co-gérant de la société Les Marchands de Sable, qui sensibilise les entreprises sur les effets positifs de la sieste au travail. Ces préjugés résultent d’une mauvaise connaissance de notre rythme veille/sommeil. Une somnolence entre 13 et 15h est tout-à-fait normale. La sieste est un outil de récupération de la vigilance. »
Une étude de la NASA démontre qu’une sieste de 26 minutes diminue de 34% le temps de réaction de ses pilotes de ligne. Dans un contexte industriel, des courtes plages de repos amélioreraient l’attention des ouvriers qui travaillent sur les chaînes de production, surtout ceux dont les horaires sont postés. Dans le secteur des transports, elles favoriseraient la sécurité au volant. « Dans l’Hexagone, la sieste est taboue même si beaucoup de salariés l’expérimentent sans le dire, poursuit François Hory. Certains nous avouent prendre quelques minutes aux toilettes ou dans leur voiture. Il faut décomplexer les salariés. »
Repos rime avec boulot. Les entreprises commencement à comprendre que repos peut rimer avec boulot. France Telecom, par exemple, a mis en place à Lyon, un espace dédié à la sieste. Fauteuils et cabines dessinés par des designers, programmation lumineuse, tout est fait pour le repos. Pour les entreprises qui ne disposent pas de surface suffisante pour aménager un coin sieste, des solutions existent. Comme cet oreiller de sieste itinérante, l’Ostrich Pillow Light, commercialisé par Les Marchands de Sable. « Posé sur les yeux, il est discret et permet de s’isoler un moment de l’environnement sonore du bureau », détaille François Hory. Faire un somme oui. A condition de ne pas dépasser vingt minutes, afin de rester dans la chronologie du sommeil léger et d’être alerte dès le réveil.
Caroline Albenois
Commentez