Les eurodéputés viennent de voter une limitation plus stricte des Polluants organiques persistants (POP) en vue de préserver l’environnement. Présents dans de nombreux déchets industriels, ces composants ne pourront plus être recyclés et devront être détruits.
Dioxines, polychlorobiphényles (PCB), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), pesticides… Ces composés aux noms équivoques se classent dans la famille des Polluants organiques persistants (POP). Cela signifie qu’ils résistent à la dégradation de l’environnement. Considérés comme des « produits chimiques éternels », les POP viennent de faire l’objet de nouvelles restrictions. Mardi 4 octobre, les députés du Parlement européen se sont réunis en plénière pour voter de nouvelles règles concernant ces composés ainsi que la gestion des déchets qui en contiennent.
Des déchets éternels
« Glyphosate, chlordécone, néonicotinoïdes, métam-sodium… on ne compte plus le nombre de scandales sanitaires », déplore Éric Andrieu, eurodéputé socialiste membre de la commission en charge de l’environnement et de la santé. À l’origine du problème, la longévité des POP dont les composés s’avèrent persistants, bioaccumulables, toxiques et mobiles. Utilisés dans l’industrie, ils s’accumulent dans les déchets, les sols, l’air et l’eau. Ce qui génère un impact potentiellement néfaste sur la santé humaine et l’environnement.
Des perturbateurs endocriniens
« Depuis des années, nous tirons la sonnette d’alarme : les problèmes d’infertilité et de puberté précoce sont là, 80 % des insectes et un tiers des oiseaux ont disparu, les pollinisateurs sont en danger de mort… Encore aujourd’hui, un tiers des produits chimiques présents sur le marché de l’Union européenne sont potentiellement dangereux pour la santé humaine, en infraction avec le règlement européen REACH », rappelle Éric Andrieu.
Une liste élargie des substances dangereuses
Dans ce cadre, le Parlement a voté par 534 voix pour, 25 contre et 66 abstentions une limitation plus stricte des polluants organiques persistants. Ainsi, les matériaux contenant des niveaux de POP supérieurs aux nouvelles limitations, revues à la baisse, devront-ils être détruits et ne pourront plus être recyclés. De même, certains produits chimiques seront ajoutés à la liste des substances dangereuses. Le but étant de créer un environnement moins toxique ainsi que de générer une économie circulaire dans laquelle ces produits seront exclus de la chaîne de recyclage.
Un accord insuffisant
« Cet accord est bon mais on ne peut que constater qu’il ne fait qu’aligner les règles européennes sur les obligations internationales, notamment la Convention de Stockholm. Nous avons perdu beaucoup de temps : la Commission européenne a beaucoup trop procrastiné dans sa mission de protéger la santé des 500 millions de citoyens européens », conclut l’eurodéputé.
Ségolène Kahn
Commentez