Gérer les risques
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Risques industriels et environnementaux

Plan Cancer 2014-2019 : priorité à la prévention en milieu professionnel

Présenté par le président de la République le 4 février, le troisième Plan Cancer (2014-2019) mobilisera un budget de 1,5 milliard d'euros sur cinq ans. Ce plan comporte notamment des mesures de prévention des cancers d'origine professionnelle. Rappelons que l’exposition sur le lieu de travail à au moins une substance cancérogène concerne encore plus de deux millions de salariés.

Sur les 355 000 nouveaux cas de cancers estimés en 2012, la part des maladies attribuable à des expositions professionnelles s’élèverait de 4 à 8,5 %. Soit entre 14 000 et 30 000 nouveaux cas par an. L’écart entre ces chiffres résultent de la difficulté à identifier et reconnaître les cancers comme conséquence d’une exposition professionnelle. « La moitié de ces nouveaux cas correspond à des cancers à létalité élevée», soulèvent les auteurs du 3 eme Plan Cancer (2014-2019) qui préconisent trois mesures de prévention.

Réduire les expositions. La première est de renforcer la protection et le suivi des travailleurs exposés aux agents cancérogènes, notamment en « améliorant la démarche de substitution des agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) dans les entreprises, en particulier dans les très petites, petites et moyennes entreprises » et en « renforçant les contrôles en entreprise concernant la réglementation relative aux CMR et la faire évoluer pour les risques émergents (rayonnements optiques artificiels, rayonnements ionisants…) ». L’information des salariés, la structuration d’une offre de formation à destination de l’ensemble des acteurs de la prévention ou encore la mise en place d’une formation à la prévention des risques de cancer en milieu professionnel au profit des jeunes, des femmes enceintes, des apprentis et des intérimaires sont d’autres actions recommandées par le Plan.

 Identifier les risques. La deuxième piste est d’améliorer la connaissance des situations à risque dans le milieu du travail, en « soutenant la surveillance épidémiologique et la recherche ». Concrètement, il s’agit principalement d’améliorer le signalement et la prise en charge des « clusters » (cas groupés) de cancers en lien avec le travail. L’idée étant de s’appuyer sur un groupement d’alerte régional regroupant les acteurs locaux de la santé au travail. Mais aussi de conforter « la connaissance des cancers par profession et secteur d’activité en renforçant le circuit de signalement et d’exploitation des données du réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles ».

Maladies professionnelles. Enfin, le troisième volet est de faciliter la reconnaissance comme maladie professionnelle des cancers liés à l’activité, d’une part en « facilitant le recours à une expertise pour le diagnostic étiologique de pathologies d’origine professionnelle via les centres de consultations de pathologies professionnelles » et, d’autre part, en informant davantage « les salariés ayant été exposés à des CMR sur leurs droits en matière de reconnaissance des maladies professionnelles, de suivi médical post-exposition ou post-professionnel ».

© Carine Duvoux

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