A partir du 1er janvier 2022, les industriels seront dans l’obligation de publier la liste des produits contenant des substances nocives pour le système hormonal. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre de la loi antigaspillage.
Bisphénol A, bisphénol B, TNPP… Ces substances sont des perturbateurs endocriniens contenus dans de nombreux produits présents sur le marché, en particulier dans les cosmétiques, les produits médicaux, les pesticides à usage agricole ou les jouets. Or, à compter du 1er janvier 2022, les industriels seront dans l’obligation de publier la liste de leurs produits contenant ces perturbateurs endocriniens.
Plus de transparence vis-à-vis des consommateurs
Cette obligation s’inscrit dans le cadre de la loi antigaspillage votée en février 2020. Elle a pour objectif de forcer les industriels à faire preuve d’honnêteté à l’égard des consommateurs, en publiant la liste des produits contenant des perturbateurs endocriniens dans un document accessible en ligne, dans un « format ouvert ». Un devoir de transparence faisant l’objet d’un décret publié mercredi 25 août dernier au Journal officiel.
Open Data
Concrètement, ces données devront se traduire par la mise en ligne en Open Data – c’est-à-dire de manière accessible au public et exploitable sur internet – d’une liste répertoriant l’ensemble des produits et des substances qu’ils contiennent. De quoi permettre « à des plateformes collaboratives d’exploiter ces informations et ainsi de mieux informer le consommateur », indique le texte officiel.
Les médicaments non concernés
Concrètement, la directive concernera les jouets, les pesticides, les dispositifs médicaux ainsi que les cosmétiques. Les médicaments restant exclus de l’obligation. Quant aux substances ciblées, elles représentent toutes celles « dont l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) qualifie les propriétés de perturbation endocrinienne avérées, présumées ou suspectées ».
Des substances néfastes pour le système hormonal
Il faut dire que les perturbateurs endocriniens sont des molécules susceptibles d’agir sur le système hormonal. De quoi générer des conséquences inquiétantes sur la reproduction, la fertilité ou encore la croissance. De fait, la grossesse, l’enfance et l’adolescence sont des « fenêtres d’exposition » vulnérables selon l’Anses. Parmi les substances concernées, l’agence sanitaire pointe notamment du doigt le bisphénol A, le bisphénol B et le TNPP, une substance utilisée comme anti-oxydant et stabilisant dans les plastiques et caoutchoucs. L’agence prévoit par ailleurs d’évaluer plusieurs dizaines d’autres substances à l’avenir.
Ségolène Kahn
Commentez