Interview du directeur de Novadem, une PME d'une douzaine de personnes spécialisée dans la conception, le développement et la fabrication de drones dédiés notamment aux forces de l'ordre et des secours. Soutenue par BPI France, la PME basée à Aix en Provence (Bouches-du-Rhône) vient de remporter un appel d'offres auprès de la ville de Bruxelles (Belgique) pour fournir des drones dont les images seront directement envoyées à la cellule de vidéosurveillance.
Vous venez de remporter un appel d’offres de la ville de Bruxelles. En quoi ces drones vont ils contribuer à rendre la vidéosurveillance plus efficace ?
Nous avons finalisé la livraison d’une flotte de 5 systèmes de drones NX110 et U130 destinés à la police municipale et aux services de secours de la région bruxelloise. Ils seront directement reliés au centre de vidéo protection, au même titre que les 3.000 caméras fixes déjà installées. Nos drones vont ainsi contribuer à renforcer la surveillance de la ville notamment lors des manifestations. C’est une première !
Durant un an, vous avez développé avec le français STID spécialiste des contrôles d’accès un drone capable d’identifier les droits d’une personne sur un site sensible ? Quel est l’intérêt de ce type d’engins et où en êtes-vous de son développement ?
Sur la base de notre microdrone NX70 dont une vingtaine d’exemplaires équipe depuis cette année la Gendarmerie nationale, nous proposerons en option un lecteur d’identification. Grâce à quoi, en plus de ses missions de surveillance, notre drone rondier pourra contrôler les droits d’accès d’une personne sauvegardés dans son badge ou son smartphone. La lecture se fait sans contact par RFID et sur une distance de 30 mètres. Grâce à cette solution, le drone détecte les intrus mais aussi les personnes qui ne disposent pas de droits d’accès sur des zones sensibles. Notre drone fonctionne de jour comme de nuit grâce à sa caméra thermique. Il est actuellement en phase de test notamment avec la société Onet Sécurité.
En quoi cette génération de drone se distingue-t-elle des générations précédentes ?
Les nouveaux drones ne se contentent plus de surveiller une zone. Ils sont capables d’agir. Nous allons présenter sur Milipol (ce salon consacré à la sécurité intérieure des Etats se tiendra du 21 au 24 novembre à Paris-Nord Villepinte, NDLR) des drones NX70 équipés de nacelle afin de transporter un kit médical, une couverture de survie ou tout autre produit d’urgence aux personnes isolées sur des sites difficiles d’accès. Ce qui leur permettra d’attendre les équipes de secours.
Quelle est la capacité d’embarquement de sa nacelle ?
Notre microdrone fait moins d’un kilo et peut embarquer dans sa nacelle jusqu’à 300 grammes afin de répondre à différents besoins. En étant équipé de projecteurs puissants, il peut éclairer à une trentaine de mètres de hauteur des zones de travail pour les travailleurs de nuit. Ce qui permet en prime d’accroître leur sécurité car ils seront vus par les conducteurs circulant à proximité.
Comment résolvez-vous son problème d’autonomie énergétique ?
Notre drone pèse moins d’un kilo, il peut voler durant 45 minutes grâce à sa batterie aisément remplaçable. Quelques secondes suffisent pour l’extraire et la remplacer. Sur ce principe, nous proposons d’équiper notre engin d’un câble d’alimentation d’une cinquantaine de mètres et qui peut lui procurer une autonomie de plusieurs jours. Grâce à ce système que nous proposons depuis plusieurs années, le drone peut remplir d’autres activités que la simple surveillance ponctuelle. Par ailleurs, le câble est aisément détachable en vol. Cela intéresse les robots de surveillance qui peuvent à la fois faire le guet pendant plusieurs heures d’affilées tout en étant capables de se détacher automatiquement pour faire une levée de doute. Auquel cas, le drone est capable d’atteindre une distance d’un kilomètre à une vitesse de 20 mètres par seconde. Le système à câble équipe d’ailleurs les drones NX110 que nous venons de livrer à la police municipale de Bruxelles.
Propos recueillis par Eliane Kan
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