Cette initiative regroupe de très nombreux scientifiques dont le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) autour de dix projets. Il s‘agit de réaliser des campagnes de mesures à Paris et sa banlieue pour étudier la qualité de l’air et le climat urbain
Comment évolue la qualité de l’air à Paris en fonction du réchauffement climatique ? Pour y répondre, une vaste initiative baptisée Paname 2022 va rassembler des scientifiques et des laboratoires du CNRS, de Météo-France, de l’Université Paris-Est Créteil, de Sorbonne Université, de l’Institut polytechnique de Paris, de l’Ecole nationale supérieure des ponts et chaussées (ENSPC), de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), de LigAir et d’Airparif. D’ici l’été 2022, ces chercheurs vont mener dix projets scientifiques durant lesquels ils réaliseront des campagnes intensives de mesures en région parisienne. Leur objectif : mieux comprendre les causes et effets du changement climatique en environnement urbain sur la pollution et la santé des citadins.

Vue de la plateforme Qualair depuis le toit du 24ème étage de la tour Zamansky – campus Pierre et Marie Curie, Sorbonne Université – Paris V © QUALAIR / CNRS
Repenser les constructions urbaines
Évolution de la qualité de l’air en zone urbaine et péri-urbaine, impact du changement climatique sur les villes, contributions des villes aux émissions de gaz à effet de serre, effets des milieux urbains sur les phénomènes météorologiques extrêmes, ou encore liens entre ville et santé de ses habitants … tels sont les aspects qui seront étudiés par les dix projets de Paname 2022. Globalement, il s’agit d’identifier les facteurs pour rendre les villes plus résilientes au climat futur en repensant la construction des zones urbaines. Parmi les facteurs qui seront pris en compte pour la santé humaine figurent la chaleur intense, la pollution de l’air et autres phénomènes météorologiques extrêmes.

Photomètre scrutant la quantité d’aérosol au-dessus de la Forêt de Rambouillet depuis la tour d’observation Across. © Jean-Francois Doussin / Across 2022 / CNRS
Dix projets interdisciplinaires
Pour corréler pollution de l’air et climat urbain, Paname 2022 vise à créer des synergies entre les dix projets, en misant sur l’interdisciplinarité mêlant physique, chimie de l’atmosphère, sciences météorologiques et climatiques, écologie, médecine ou sciences humaines et sociales. Ainsi les scientifiques espèrent-ils en apprendre plus sur la composition chimique de l’atmosphère, le phénomène d’îlot de chaleur urbain et le transport de chaleur, les prévisions météorologiques ou de qualité de l’air en ville ou encore l’impact des pics de pollution et des vagues de chaleur sur la santé.

Vue de l’intérieur de l’avion de recherche de ATR 42 de Safire en configuration de vol scientifique Across. © Vincent Michoud / ACROSS 2022 / CNRS
Des mesures en zones urbaines et péri-urbaines
Pour l’heure, certains projets ont d’ores et déjà commencé, tandis que d’autres débuteront à partir de juin 2022 en Île-de-France. Les campagnes de mesure concernent aussi bien le centre-ville (Hôtel de ville, Sorbonne Université, Paris-Rive-Gauche) que la proche banlieue (Bois de Vincennes, Créteil, site de l’école polytechnique), ou encore la zone péri-urbaine en Forêt de Rambouillet, et même jusqu’à Orléans.
Des mesures en plein vol
Par ailleurs, les chercheurs réaliseront des vols avec l’avion scientifique ATR-42 de Safire pour suivre l’évolution des masses d’air urbaines et péri-urbaines lorsqu’elles sont transportées d’une zone à l’autre par le vent.

Vue de l’observatoire atmosphérique SIRTA, regroupant 150 capteurs. Palaiseau, Plateau de Saclay. © Jean-Charles Dupont / IPSL / CNRS – Ecole polytechnique – UVSQ
Des mesures durant les Jeux olympiques 2024
Enfin, certaines des mesures devraient se prolonger à l’occasion des Jeux olympiques Paris 2024, avec l’objectif d’améliorer la prévision de la qualité de l’air ainsi que les prévisions météorologiques des Jeux. Autant de données qui permettront de mesurer les conditions météorologiques en ville, les gaz à effet de serre, certains composés réactifs gazeux et particulaires, ainsi que la dynamique atmosphérique en zone urbaine.
Ségolène Kahn
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