Interview de Pierre-Emmanuel Danger, en charge des partenariats chez Systemd, organisateur des premières Rencontres interprofessionnelles Drones en Rhône-Alpes qui auront lieu le 10 octobre prochain.
Quelle est la particularité de votre événement ?
A la différence des autres salons qui sont généralement centrés sur la filière drone, nous avons pour objectif de favoriser les échanges entre ces professionnels et leurs utilisateurs potentiels. A cet effet, outre les démonstrations et l’exposition qui réunira plus d’une centaine d’entreprises, deux conférences-débats feront un état des lieux du marché et des législations française et européenne. Nous dresserons aussi un panorama des utilisations actuelles du drone et de ses perspectives de développement. Il faut savoir que l’on dénombre déjà 200 applications différentes. Parmi lesquelles, l’inspection des barrages ou des installations de gaz ou de pétrole, le suivi du débit des rivières en prévention des crues ou encore la surveillance des sites sensibles. A cet égard, le Syndicat national des entreprises de sécurité (Snes) sera partenaire de notre événement car ses membres sont intéressés par le potentiel des drones en matière de surveillance de sites privés comme les stades.
Qu’en est il justement du rôle de la réglementation dans le développement du marché ?
La réglementation française est la plus avancée en matière de drones civils sachant que dans de nombreux pays, elle n’en est qu’aux balbutiements, comme aux Etats-Unis. Voire inexistante en Asie. Les deux arrêtés pris en 2012 encadrent de manière souple et évolutive l’exploitation du drone, de manière à éviter les risques de chutes ou de collisions avec des personnes ou d’autres engins. Sans pour autant freiner le développement du marché. Ces rencontres aborderont les questions juridiques avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). De son côté, l’Unmanned Vehicle Systems (UVS International) fera un état des lieux sur la réglementation en Europe.
Où en est d’ailleurs la filière du drone civil ?
Selon l’étude du cabinet d’études Xerfi parue en mars dernier, le chiffre d’affaires du marché français est estimé pour 2013 à moins de 100 millions d’euros et devrait tripler d’ici 2015. La filière est constituée essentiellement de PME et de TPE qui sont spécialisées dans la construction d’engins (il en existe moins d’une vingtaine) ou la fabrication de composants et de systèmes embarqués comme les capteurs thermiques, les caméras, etc. Citons également les bureaux d’études ainsi que les opérateurs de drones. A cet égard, la France est le pays qui réunit le plus grand nombre d’opérateurs d’aéronefs sans pilote à bord. A ce jour, la DGAC dénombre 800 entreprises ayant déclaré des activités particulières et des expérimentations avec un drone.
Quels sont les facteurs de développement du marché ?
D’innombrables applications sont à imaginer et à développer sachant que les drones ont montré leur productivité. Ils sont capables d’effectuer, de manière méthodique, le quadrillage d’un secteur, de quitter leur poste pour se recharger en énergie puis de reprendre la tâche là où ils se sont arrêtés. Grâce à ces fonctionnalités, les drones sont susceptibles de remplir des missions difficiles à accomplir par des humains. Comme, par exemple, apporter les premiers secours aux victimes en montagne lorsqu’il est impossible d’envoyer un hélicoptère en temps de brouillard. Ou encore mesurer la pollution ou la radioactivité sur des zones rendues inaccessibles par une catastrophe industrielle. Dans ces deux cas de figure, il sera nécessaire de développer des capteurs dédiés ou de miniaturiser des systèmes de mesure existants. Des recherches sont en cours. Autre difficulté, c’est de faciliter le pilotage du drone en l’aidant à détecter par exemple qu’il se trouve dans une zone interdite de survol. Tel est d’ailleurs l’intérêt de Mach 7, un logiciel de préparation et de suivi des vols édité par le Français X-one Technology qui sera présenté lors de ces rencontres.
Où se tiendra cet événement ?
Il aura lieu sur le Parc d’Activités Alpespace, à Montmelian près de Chambéry et sera présenté par le spécialiste des prises de vue aérienne ACL Process et son école de formation pour les télépilotes de drones civils, Drone Process Training.
Propos recueillis par Eliane Kan
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