Un rapport du Conseil national du numérique identifie 10 pistes pour encourager l’usage des outils numériques pour améliorer les conditions de travail des employés, tout en renforçant leurs droits.
Robots, exosquelettes, télétravail, réalité virtuelle… Au fil des décennies, la machine occupe une place de plus en plus importante dans le monde du travail. Elles permettent de faciliter le quotidien, de diminuer la pénibilité dans les tâches les plus pénibles, ou encore de réduire les TMS. Pourtant, avec la démocratisation de ces engins, les entreprises doivent revoir leur organisation pour éviter que d’autres risques professionnels émergent. Dans ce contexte, le Conseil national du numérique vient de publier un rapport dans lequel il définit 10 leviers pour améliorer la relation des travailleurs aux outils et notamment numérique.
Mieux protéger les travailleurs
À travers cet ouvrage, ses auteurs, Justine Cassell, Olga Kokshagina, Dominique Pasquier et Eric Salobir, souhaitent encourager l’usage des outils numériques dans l’environnement professionnel. Le but étant d’accorder plus de protection et de choix aux travailleurs tout en consolidant leurs droits. Parmi les grandes lignes de ce rapport, il s’agit tout d’abord d’anticiper le décalage qui pourrait naître entre la conception des outils et leurs usages effectifs.
Former les collaborateurs
Pour y parvenir, le Conseil préconise d’impliquer le plus en amont possible les employés concernés dans la conception et le déploiement de leurs outils. Ce qui inclut par exemple la formation de l’ensemble des parties prenantes (travailleurs, managers, partenaires sociaux, médecins du travail…).
Réaliser une étude en amont
Dans ce même objectif, les auteurs suggèrent de réaliser une étude d’impact avant leur déploiement, anticipant notamment leurs effets potentiels sur le travail mais également sur les interactions au sein des équipes et les dynamiques collectives.
Accompagner les salariés
Une fois les outils déployés, le second volet du rapport insiste sur l’importance d’accompagner les collaborateurs à travers un processus continu d’évaluation. Le but étant l’amélioration des échanges autour de ces outils et des modes de travail qu’ils engendrent.
Une remontée d’information en continu
Pour ce faire, le rapport conseil la mise en place d’un dispositif de remontée continue d’informations sur l’usage que font les employés de ces nouveaux outils. Par exemple, en ce qui concerne le télétravail, il s’agit d’encourager le travail hybride, combinant travail à distance et présentiel. Le but étant de susciter des opportunités et d’améliorer la qualité de vie plutôt que d’y voir une contrainte.
Encourager le dialogue social
Dans ce cadre, le rapport évoque également l’importance d’un dialogue social ouvert, mais aussi le rôle du numérique dans la responsabilité sociale et environnementale des entreprises.
Consolider le droit du travail
Enfin, côté législation, si les outils numériques jouissent d’un cadre légal et réglementaire d’un nouveau genre, les auteurs estiment que leurs applications dans le contexte du travail doivent être consolidées.
Mieux encadrer les pratiques numériques
Il s’agit notamment de la surveillance numérique au travail : le rapport plébiscite une régularisation des outils en encadrant les dispositions préexistantes en matière de droits et libertés numériques applicables dans un contexte de travail.
Rester informé sur la surveillance numérique
Dans ce cadre, les travailleurs doivent être mieux informés sur leurs droits et voies de recours, notamment en cas d’abus de surveillance numérique. Pour cela, le Conseil en appelle à la vigilance et à l’effectivité des droits des travailleurs . Il préconise également de former tant les collaborateurs que leurs représentants pour assurer au mieux leur mission.
Ségolène Kahn
Commentez