Suite aux inondations exceptionnelles qui ont eu lieu en mai et en juin dans le Centre et en Île-de-France, des missions de retour d’expérience ont été lancées par Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, du Développement durable et de l’Énergie (MEDDE). Objectif : en tirer tous les enseignements nécessaires, y compris sur les enjeux d’après-crise, concernant notamment la gestion des pollutions et des déchets induits par les inondations. De nouveaux exercices de simulation de crues majeures seront préparés dès cet automne pour améliorer la gestion du risque inondation là où des pistes de progrès auront été identifiées.
Sirènes, apps et dispositif d’alertes temps réel
Ainsi le réseau de capteurs du dispositif Vigicrues sera-t-il étendu afin d’améliorer la prévision des crues. A cet égard, pas moins de 2 millions d’euros seront alors investis dans les 12 mois à venir pour installer 80 capteurs supplémentaires, dont la moitié sur les cours d’eau d’Île-de-France et du Centre à l’origine des récentes inondations et qui n’étaient pas suffisamment équipés. En cas d’événements climatiques soudains, les moyens d’alerte des populations seront également renforcés. Citons l’accélération du déploiement de 500 sirènes dans les départements de l’arc méditerranéen. De son côté, l’extension de l’application smartphone SAIP (Système d’alerte et d’information des populations) du ministère de l’Intérieur pour prévenir les citoyens de menaces imminentes sera étendue dès cet automne aux risques naturels. Enfin, un dispositif d’avertissement crues soudaines sera mis en place d’ici 2017 par le Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi) pour alerter en temps réel les préfets et les maires de risques d’événements localisés mais intenses.
Sensibiliser les populations
Par ailleurs, des actions vont être engagées pour renforcer la culture du risque et la sensibilisation des populations pour acquérir les bons gestes et comportements en cas d’inondation. A commencer par le soutien financier aux 122 territoires les plus exposés à un risque important d’inondation (TRI) pour mener des actions de sensibilisation. Suivi par des actions de formation dans 700 collèges de l’arc méditerranée et le lancement début septembre de la saison »cévenole » avec une campagne dédiée de communication relayée par les préfets et les maires pour acquérir les bons comportements en cas de pluies intenses et se doter d’un kit de sécurité toujours disponible chez soi.
Actions de résilience
En parallèle, de nouvelles initiatives vont être prises pour rendre les populations et les territoires plus résilients. En septembre prochain, aura ainsi lieu le second grand prix d’aménagement Mieux bâtir en terrain inondable constructible qui met en lumière les dernières solutions innovantes capables de réduire la vulnérabilité des constructions et des quartiers exposés aux inondations. N’oublions pas non plus la diffusion de référentiels nationaux de vulnérabilité pour aider les élus, maîtres d’ouvrage et concepteurs dans leurs actions de réduction de la vulnérabilité. Dans ce contexte, les élus et les parties prenantes seront davantage impliqués dans la politique de prévention du risque inondation. Notamment au travers des stratégies locales de gestion du risque d’inondation sur les 122 territoires à risque important. Lesquelles seront finalisées d’ici fin 2016 dans une concertation étroite entre l’État, les élus et les parties prenantes. Enfin, une consultation publique sera lancée sur le futur cahier des charges des Programmes d’action de prévention des inondations (Papi III) qui vise, notamment, à mieux intégrer l’impact environnemental des ouvrages et systèmes d’endiguement.
Erick Haehnsen
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