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Cyberprévention

No More Ransom vient de sauver 2.500 victimes de rançongiciels

Grâce à des outils de déchiffrement, le projet No More Ransom est bien décidé à croiser le fer avec les cybercriminels qui prennent en otage les données des internautes contre rançon. Déjà, il aurait permis de priver ces pirates de plus d'un million d'euros de recettes.

C’est un beau coup que vient de jouer le projet No More Ransom : en mettant à disposition des victimes de ransomeware des outils de déchiffrements. Déjà plus de 2.500 d’entre elles ont pu déverrouiller leurs appareils infectés. Et c’est sans compter les 1,3 million d’euros représentant les rançons que les victimes n’ont pas payées aux cyberpirates. Il faut dire que le projet de lutte contre les rançongiciels a de qui tenir : créé le 25 juillet dernier, il réunit en son sein Intel Security et Kaspersky Lab qui apportent leur collaboration aux autorités néerlandaises (National High Tech Crime Unit) et à Europol, le centre européen de cybercrime.

7 outils de déchiffrement 

Il faut savoir que, en temps normal, un ransomware laisse très peu de chances à sa victime : une fois les données ciblées, le rançongiciel active le chiffrement de ces données qui seront gardées en otage par le délinquant sur un disque dur ou en réseau. Ce qui devient extrêmement grave si les données n’ont pas été sauvegardées au préalable. La seule solution consiste alors à payer la rançon contre la clef du déchiffrement. Et ce, sans avoir la certitude de l’obtenir un jour… Pour lutter contre cela, le projet No More Ransom a développé sept outils de déchiffrement, parmi lesquels, WildFire, Teslacrypt, CoinVault ou encore Chimera. Tous ont été conçus selon les différentes caractéristiques des familles de malwares cryptographiques.

13 nouveaux pays rallient la cause

Grâce à ces résultats, le projet, supporté par l’Unité de coopération judiciaire de l’Union européenne Eurojust et la Commission européenne semble voué à un avenir très prometteur : Bosnie-Herzégovie, Bulgarie, Colombie, Espagne, France (Police Nationale), Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Portugal, Royaume-Uni, Suisse… En tout ce sont les agences de treize autres pays qui viennent de décider d’apporter leur contribution. A cela, s’ajoutent d’autres agences gouvernementales et organisations privées qui devraient elles aussi embrasser le projet dans les mois à venir.

« Malgré les difficultés croissantes, l’initiative a démontré qu’une approche coordonnée par l’application de la législation de l’UE et qui inclut tous les partenaires concernés peut entraîner un succès significatif dans la lutte contre ce type de crime. Et ce, en se concentrant sur les domaines importants de la prévention et de la sensibilisation. A cet égard, toutes les forces de police sont vivement invitées à se joindre à la lutte », déclare Steven Wilson, responsable d’Europol.

Ségolène Kahn

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