Créée à Paris en 2016, K-Ryole (60 salariés) conçoit et fabrique des remorques et chariots 100 % électriques pour le BTP et la cyclologistique du dernier km. De quoi soulager les opérateurs devant déplacer des charges jusqu’à 500 kg tout en préservant l’environnement. Après avoir levé 10,5 millions d’euros en mars 2022, la société, qui a réalisé 10 millions d’euros de ventes depuis sa création, dispose d’une usine de 5 000 m² à Tonneins (47) et s’apprête à exporter. Interview de Nicolas Duvaut, PDG et co-fondateur de K-Ryole.
Comment vous est venue l’idée de concevoir des remorques et chariots électriques avec intelligence embarquée ?
Je suis ingénieur Supelec. J’ai travaillé pendant cinq ans dans l’industrie de l’énergie électrique. Fort de cette expérience, j’ai voulu concevoir un moyen qui soulage les livreurs de marchandises à vélo. En 2015, La Poste a trouvé l’idée intéressante. Il nous a fallu trois ans de R&D pour développer nos produits. Cela fait quatre ans que nous les commercialisons.
Quelles sont leurs spécificités ?
Notre technologie détecte en temps réel l’intensité d’effort à la traction qu’exerce l’utilisateur. Nos trois lignes de produits, la remorque électrique de vélo pour la cyclologistique, le chariot électrique de manutention pour le BTP et le chariot pour transporter des palettes en intralogistique, permettent aux usagers de déplacer sans effort jusqu’à 500 kg de charge utile, à vélo ou à la main. Nos remorques embarquent un moteur électrique de 1 500 W pour chaque roue ainsi qu’un capteur d’effort qui régule les moteurs de sorte à annuler la charge à tracter. Dans les côtes, les moteurs délivreront davantage de puissance. Ensuite, en descente, ils récupéreront de l’énergie eu freinage. Au total, l’autonomie des remorques est d’environ 40 km.
A quels marchés vous adressez-vous ?
Tout d’abord à la cyclologistique. Avec la réglementation des Zones à faibles émission (ZFE), de plus en plus d’agglomérations françaises vont interdire l’accès à leur centre ville aux véhicules utilitaires légers (VUL) thermiques. Dans ce contexte, la remorque électrique pour vélo à assistance électrique (VAE) répond aux enjeux de la décarbonation de la logistique du dernier kilomètre. Ensuite, au BTP pour déplacer des matériaux et éléments de construction et à l’intralogistique pour transporter des palettes. K-Ryole se différencie ainsi du marché avec des produits robustes et fiables, dédiés aux usages intensifs des professionnels et conçus en partenariat avec les acteurs du secteur comme Bpost, Dott, Bouygues Construction, Kiloutou, La Poste, Monoprix, Stuart ouVinci.
Vous avez levé 10,5 millions d’euros en mars 2022. Comment allez-vous exploiter ces fonds ?
En tout, nous avons levé 15 millions d’euros. Et, depuis notre création, nous avons réalisé un volume de vente de 10 millions d’euros. Nous allons employer ces nouveaux fonds pour devenir le leader européen sur notre marché. Notamment sur le plan marketing et commercial. A cet égard, nous voulons vendre 1 000 véhicules cette année et réaliser 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous voulons doubler nos ventes annuelles sur les quatre prochaines années. Notamment à l’export, entre autres vers les Etats-Unis. Sachant que notre usine a une capacité annuelle de production de 4 000 véhicules sur un marché qui double chaque année.
Quels sont vos prochains défis en matière d’innovation ?
L’idée, c’est de perfectionner nos remorques et nos chariots pour qu’ils deviennent aussi fiables et solides que des camions de Renault Trucks, Volvo Trucks, Scania ou Mercedes. Et développer encore davantage l’intelligence artificielle pour que nos machines soient encore plus simples d’utilisation.
Erick Haehnsen
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