A en croire la plupart des sondages, les Français sont considérés comme les champions du monde de l’absentéisme. Or, selon Seton, un spécialiste de la signalétique qui vient de réaliser avec l’institut OnePoll une enquête à ce sujet, ce constat est à nuancer. Sur les 1 000 salariés interrogés fin 2018, si certains n’hésitent pas à transformer leur gueule de bois en grippe vis-à-vis de leur employeur, d’autres cherchent plutôt à cacher stress et burn-out. Pour nombre d’employés qui occupent des postes à responsabilité, pas question de manquer un jour de travail !
Moins d’une semaine d’absence par an
Concrètement, les Français ont, en moyenne, fait l’impasse sur 4,5 jours par an. Les plus jeunes (18-24 ans) étant aussi les moins assidus avec 6,5 jours d’absence. A noter que les cadres et dirigeants sont ceux qui ont pris le plus de congés non-autorisés, à savoir 6,4 jours pour les PDG et 5,3 pour les cadres.
Des faux-congés pour un employé sur cinq
Côté petits mensonges, l’enquête note qu’un salarié sur cinq se serait déjà octroyé un jour de congé alors qu’il était en état de travailler. Les hommes étant apparemment plus cachottiers que les femmes puisqu’ils sont 24% à présenter cette propension à mentir contre 19% pour leurs congénères. Parmi les excuses les plus fréquemment avancées par les Français pour prendre un peu de bon temps au lieu d’aller au travail figurent la grippe, la gastro-entérite, les urgences familiales, un enfant malade ou encore une migraine. En somme, rien de très original.
Lever un peu le pied
Et pour cause ! les véritables raisons qui se cachent derrière sont tout autres : si pour la plupart (23%), il s’agit surtout de prendre un peu de repos, d’apaiser son stress (16%) ou de passer un peu plus de temps avec ses enfants (14%), pour d’autres, la réalité est plus singulière… Pour 6% c’est la gueule de bois qui les empêche tout bonnement de sortir de leur lit ! 6% également estiment qu’il fait trop mauvais ou trop froid pour sortir tandis que 9% y voient un moyen de rattraper des jours de vacances qui ont été auparavant refusés.
La crainte des répercussions
Mais en réalité, les Français sont majoritairement (93,5%) prêts à se rendre au travail quand ils sont souffrants. Et ce au risque de voir leur état de santé empirer pour plus d’un sondé sur deux. Parmi les raisons qui les motivent à braver la maladie pour assurer leurs missions : les responsabilités pour 25%, la solidarité envers les collègues (19%), la crainte de perdre une journée de salaire ou de mettre leur emploi en péril (17%), ou encore le sentiment de culpabilité (13%).
La solution du télétravail
Pour couper la poire en deux, 40% des collaborateurs continuent ainsi à remplir certaines obligations en lien avec leur travail durant un congé maladie. Pas étonnant, lorsqu’on apprend que 26% des managers évoqués dans l’enquête estiment que leurs collègues sont tout de même capables de réaliser des tâches de routine durant leur absence.
Le tabou du burn-out
Autre sujet préoccupant, les facteurs psychosociaux tels que le stress et le burn-out sont en général dépréciés voire méprisés en entreprise. Pour ne pas être considérés comme “fous”, 48% des interrogés préfèrent faire croire à une maladie physique plutôt que psychique lorsqu’ils font leur demande d’arrêt-maladie.
Ségolène Kahn
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