Marc Fesler et Olivier Gallois, fondateurs de Carinel, un cabinet de conseil en sécurité et sûreté, ont eu l’idée de créer une place de marché électronique (marketplace) baptisée MonAgentDeSecu.com, qui met en lien particuliers et prestataires de sécurité en proposant des services ponctuels de surveillance pour l’événementiel et la protection rapprochée. Développée en 2017, la plateforme est actuellement en pleine phase de lancement en Île-de-France et devrait gagner d’autres métropoles, comme Lyon, d’ici la fin de l’année.
Faciliter la recherche d’agents de sécurité
« L’idée est venue à force de se retrouver sans agent pour un événement le lendemain », confie Alexis Benfredj responsable de la communication et de l’expérience utilisateur chez MonAgentDeSecu.com. Les deux associés ont donc décidé de créer une plateforme sur laquelle le client a la possibilité de choisir son vigile en quelques clics et de commander sa prestation en ligne selon le type de mission recherché.
Des compétences validées
Bien sûr, la plateforme se porte garante des compétences de chaque agent. « Durant un an, nous sommes allés à la rencontre de nombreux directeurs de sociétés de sécurité », précise Alexis Benfredj. Afin que la négociation soit validée, chaque professionnel est soigneusement sélectionné selon ses qualifications. « Pour estampiller un agent, celui-ci doit disposer d’une carte professionnelle certifiée par le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAP), il doit également avoir suivi la formation d’agent de sûreté et de sécurité privée au Service de Sécurité Incendie et d’Assistance à Personnes (SSIAP). »
La polyvalence comme qualité première
Parmi les critères les plus déterminants, l’agent doit revendiquer une certaine expérience du terrain. « Outre son ancienneté, on préfère un professionnel polyvalent ayant servi pour des missions diverses, allant de la sécurité des sites commerciaux à l’événementiel avec des publics hétérogènes. Ce qui prouve sa capacité à s’adapter, mais aussi à maîtriser des situations diverses », précise le directeur de la communication.
Lutter contre l’uberisation de la profession
Autre point important, la start-up revendique son statut de place de marché électronique vis-à-vis de la concurrence. « La plupart des solutions digitales qui proposent des agents sont “uberisées”, c’est-à-dire que les agents ne sont pas forcément protégés par une entreprise de sécurité. En tant que freelance, ils n’ont pas de contrôle sur les tarifs. Du coup, les salaires en CDD d’une journée sont tirés vers le bas », déplore Alexis Benfredj. A l’inverse, la place de marché électronique qui traite directement avec des société prestataires, a un pouvoir de régularisation des tarifs. « Et les professionnels de la sécurité maîtrisent de bout en bout leurs missions et leurs prix. »
Sécuriser les petits événements ponctuels
Enfin, la plateforme se positionne sur un marché émergent : celui d’une clientèle d’organisateurs semi-professionnels et amateurs qui souhaitent sécuriser leurs événements. « Depuis les attentats de 2015, nombreux sont les musées, magasins et lieux publics qui ont embauché des agents de sécurité. Résultat, la population s’est habituée à côtoyer leur présence. Les particuliers sont donc plus décomplexés à l’idée de faire appel à eux », note Alexis Benfredj. Alors que la demande augmente, les missions se diversifient avec cette nouvelle clientèle. « Nous faisons face à des missions auxquelles nous ne sommes pas toujours préparés. Un jour, une femme quittant un mari violent nous a demandé d’encadrer son déménagement », se souvient Alexis Benfredj. De quoi étendre la palette des prestations de sécurité pour la dizaine de prestataires adhérents à la plateforme et à leur cinquantaine d’agents.
Ségolène Kahn
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