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Risques industriels et environnementaux

Michaël de Lagarde (Delair Tech) : « Le drone pour surveiller les sites industriels »

Interview de Michaël de Lagarde, président de Delair-Tech, un constructeur des drones à applications majoritairement civiles. son dernier né, le DT-18, vient d'être utilisé pour la SNCF.

Début février, la SNCF a utilisé votre drone DT-18. Pouvez-vous nous dire à quel effet ? 

Depuis peu, la SNCF a recours aux mini-drones afin de lutter contre le vol de câbles en cuivre sur les abords de voies. Début février, l’entreprise a ainsi lancé une opération dans la région de Lavaur (Tarn) en faisant appel à Delair Tech. Pendant trois heures, de nuit, notre mini-drone DT-18 a survolé un tronçon de 17 kilomètres entre les gares de Lavaur et de Damiatte. Le drone était équipé d’un capteur vidéo à capacité diurne et nocturne. Les données du drone étaient retransmises en direct sur notre station au sol. L’opération n’a pas pris en flagrant délit des voleurs de câbles car il s’agissait d’une simple expérimentation. En revanche, ce test a mis en évidence la capacité du drone et de sa caméra à bien discriminer les éléments dans la nuit. Comme le train qui passe, des gens qui se déplacent le long des voies… 

Les entreprises prennent-elles conscience des possibilités du drone dans la surveillance des sites industriels ? 

 Oui. D’ailleurs, nous sommes quatre à avoir fondé Delair Tech et certains d’entre nous ont travaillé précédemment dans l’industrie pétrolière. Nous sommes partis du constat qu’il était difficile de surveiller certaines installations industrielles comme les pipelines. Il y a bien la surveillance par hélicoptère ou par avion. Mais elle coûte chère et elle est peu réactive. Face à cela, le drone constitue une solution plus abordable et rapide puisqu’on le déploie en cinq minutes. Notre DT-18 pèse deux kilos, a une autonomie de deux heures et parcourt jusqu’à 100 km à une vitesse de 50 km/h de moyenne. Muni d’un appareil photo ou d’une caméra, notre drone réalise soit des opérations de surveillance préventive, en cartographiant le site industriel, soit des opérations de surveillance d’urgence. Dans ce deuxième cas de figure, nous allons plus nous appuyer sur la capacité du DT-18 à transmettre des données à la station au sol en temps réel et ainsi faciliter l’intervention. Les applications sont multiples. Nous avons ainsi assuré la surveillance préventive de gazoducs pour GDF et GRT Gaz. Nos drones ont également effectué une mission de surveillance d’incendie pour le Service départementale d’incendie et de secours (Sdis) de Haute-Garonne. 

Comment Delair Tech peut-elle se développer ? 

En novembre, nous avons levé 3 millions d’euros pour accélérer notre croissance sur le marché du drone civil professionnel. Nous avons pu ainsi constituer un outil de production industriel capable de fabriquer 100 drones cette année. Ce qui nous permet d’envisager de vendre nos solutions à l’international. Un nouveau drone, le DT 26, est également en cours d’essai. Nous visons un lancement commercial pour cet été. Il s’agira d’une version plus robuste du DT-18 puisque ce mini-drone devrait pèse 7 kg. Le DT-26 aura trois heures d’autonomie pendant lesquelles il pourra parcourir jusqu’à 200 km. Il pourra voler aussi malgré des vents de 70 km/h. »

Propos recueillis par Fabrice Pouliquen

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