À la maison, au travail ou dans les transports, nous passons 80% de notre temps dans des espaces confinés, entourés de produits chimiques qui menacent nos voies respiratoires. Le plus courant est sans doute le formaldéhyde, une substance nocive reconnue cancérogène par le Circ (Centre international de recherche sur le cancer). Pour lutter contre ce fléau, le ministère de l’Écologie a prévu des valeurs-guides (décret 2011-1727) visant à limiter la présence de cette substance dans les ERP (Établissements recevant du public) au 1er janvier 2015 (30 µg/m3) et au 1er janvier 2023 (10 µg/m3). À l’instar des crèches et des écoles maternelles qui doivent mettre en place une action de surveillance au plus vite (décret n°2011-1728), toute entreprise peut s’attaquer dès à présent au formaldéhyde dans ses locaux.
Kit de détection. Première étape : prélever un échantillon-témoin. À cet effet, il existe un kit tout prêt, appelé Dosec et lancé il y a 2 mois à l’issu d’une thèse financée par Nobatek en partenariat avec l’École des mines d’Alès et l’Université de Pau. Distribué gratuitement sur simple demande (moyennant une caution), le kit Dosec possède un double avantage : en plus du formaldéhyde, il traite aussi les COV (Composés organiques volatiles). À savoir une menace tout aussi inquiétante pour la santé des salariés que le formaldéhyde. Concrètement, le kit se compose d’une sorte de cuve retournée qu’on pose sur la surface à tester de manière à piéger les substances à extraire. Puis, une fibre spécifique (à très fort pouvoir absorbant) est glissée à l’intérieur de la cuve via un bouchon prévu à cet effet. Résultat : le support fibreux absorbe les substances nocives en quelques heures.
Rapport détaillé. Au terme de l’opération, l’utilisateur du Dosec retire la fibre de la cuve et la place dans le flacon fournit avec le kit. Le tout est ensuite renvoyé à Nobatek. « L’échantillon est analysé en laboratoire. Pour chaque substance, nous déterminons la quantité présente dans l’échantillon, explique Delphine Bourdin, auteure d’une thèse en Cifre (Convention industrielles de formation par la recherche) sur cette nouvelle méthode de prélèvement. Au bout du compte, un rapport détaillé est envoyé à l’entreprise qui a effectué la mesure.» Montant : moins de 200 euros. Reste, ensuite, à supprimer la source d’émission ou, à la rigueur, à augmenter la ventilation afin de se débarrasser des produits nocifs.
Guillaume Pierre
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