Interview de Marie-Anne Grangeret, ergonome et directrice des opérations chez Moten Technologies, une startup d’une quinzaine de personnes qui propose une solution pour mesurer la pénibilité au travail grâce à des capteurs corporels qui écoutent la vibration produite par les muscles pendant l’effort. A voir sur Expoprotection 2022.
Comment votre solution contribue-t-elle à prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) ?
Nous avons développé des capteurs qui écoutent les vibrations musculaires des opérateurs quand leur corps est au repos et en activité. Ces données sont traitées par une plateforme d’analyse qui recourt à de l’intelligence artificielle pour identifier les risques biomécaniques liés aux postures contraignantes, gestes répétitifs, port de charges lourdes etc.
Quelle nouveauté présenterez-vous sur le salon Expoprotection ?
Nous proposons une offre SaaS (Software as a Service ; mode locatif à la demande dans le Cloud) qui permet à nos clients de louer à l’année notre logiciel et nos capteurs. Lesquels ont évolué par rapport à la version initiale. Ils sont à la fois plus design et plus petits puisque nous en avons diminué le diamètre de l’ordre de 20 %. En outre, nous fournissons une appli pour smartphone qui permet aux utilisateurs de contrôler le fonctionnement des capteurs.
Quels types d’entreprise utilisent déjà votre solution ?
Nous avons aujourd’hui cinq entreprises utilisatrices dans le BTP, l’automobile, l’agroalimentaire et le ferroviaire. Elles se servent de notre solution pour valider de nouveaux projets d’aménagement, analyser un poste de travail, ou encore tester de nouveaux outils ou de nouvelles solutions comme un exosquelette.
Sur quelles pistes de recherche et d’amélioration travaillez-vous actuellement ?
Pour le futur, nous songeons à intégrer nos capteurs dans les vêtements et faire encore davantage appel à l’intelligence artificielle. Ce qui permettra de suivre de manière quotidienne les opérateurs et de faire des prédictions pour la survenue de risques de TMS. Par ailleurs, nous travaillons avec l’Université de Paris-Saclay afin de mieux comprendre le signal et arriver à déterminer des indicateurs qui permettront de prévoir à quel moment la fatigue va survenir.
Vous avez levé un million d’euros auprès de Bpifrance et de plusieurs réseaux de Business Angels. Quelles sont vos ambitions ?
Cette levée de fonds va nous permettre d’accélérer notre croissance commerciale en France et à l’étranger grâce au recrutement de commerciaux et de Business Developper.
Propos recueillis par Eliane Kan
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