Mal ou peu formés, peu accoutumés aux règles de sécurité d’un poste, soumis à une mobilité continuelle… les intérimaires sont particulièrement exposés aux risques d’accidents du travail. Or, avec des chantiers tels que le Grand Paris, les entreprises ont de plus en plus recours à des travailleurs pour des missions de quelques jours seulement. Et, de fait, le secteur de l’intérim connaît un réel essor. Et avec lui, la sinistralité menace elle aussi d’augmenter. Pour anticiper ce risque, le groupe Manpower, qui propose des services d’intérim aux entreprises du BTP, a signé un accord avec quatre organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC et FO). Objectif : développer une politique de prévention de la sécurité et de la santé auprès des entreprises utilisatrices comme des travailleurs, pour endiguer le fléau des accidents du travail.
Impliquer l’ensemble des acteurs
Avec environ 100 000 intérimaires en poste chaque jour, pas étonnant que le groupe s’inquiète du taux d’accidents du travail. D’où sa décision de muscler sa politique de prévention des risques, à travers un nouvel accord qui sera effectif jusqu’en 2021. « Notre accord prend spécifiquement en compte la protection des intérimaires en impliquant l’ensemble des parties prenantes : les acteurs internes (les agences Manpower et les fonctions support en lien avec les CHSCT), les entreprises utilisatrices d’intérim et les intérimaires eux-mêmes », indique Thierry Vaudelin, directeur talents et parcours intérimaires chez Manpower.
Sensibiliser les entreprises clientes
La responsabilité des employeurs en termes de sécurité et de santé étant engagée, le groupe a décidé de développer des partenariats avec ses clients afin de les sensibiliser à la démarche de prévention. Laquelle consiste à informer employeurs et salariés sur les postes de travail et les risques associés, ou encore sur le statut juridique et le droit de retrait des intérimaires.
Former les intérimaires aux bonnes pratiques
Le groupe a imaginé un système innovant pour former ses intérimaires œuvrant dans le BTT à la prévention des risques. Il a ainsi mis à leur disposition, dans ses 80 agences, des casques de réalité virtuelle afin de les immerger dans un chantier virtuel. Quatre modules y sont déployés, relatifs aux gros œuvre et au second œuvre, à l’électricité et aux travaux publics. A cela s’ajoutent des formations en ligne ainsi que des outils d’évaluation et de sensibilisation aux risques associés aux postes proposés. Enfin, le groupe prévoit d’organiser pour la quatrième année consécutive une « Safety Week » du 8 au 12 octobre prochain.
Ségolène Kahn
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