Interview de Manon Vaillant, directrice générale et cofondatrice de Purenat, une startup qui innove avec une fibre multi filaments aux propriétés photocatalytiques. Ce matériau sert à la fabrication de filtres et tissus destinés à épurer l’air intérieur. L’entreprise a levé un peu plus d’un million d’euros pour développer son offre qui sera commercialisée à partir de 2024.
Votre entreprise innove en exploitant les travaux de recherche de Natacha Kinadjian Caplat, docteur en physico-chimie des matériaux avec laquelle vous avez cofondé Purenat. De quoi s’agit-il ?
Dans le cadre de sa thèse sur la photocalalyse pour épurer l’air ambiant, Natacha a conçu un filament en polymère composite constitué de dioxyde de titane (TiO2). Ce matériau photocatalytique breveté en 2014 par le CNRS a pour propriété de détruire les polluants chimiques, virus et bactéries en les transformant en vapeur d’eau et en dioxyde de carbone. A la différence des solutions concurrentes, il ne relargue pas de sous-produits toxiques ni de nanoparticules de titane.
Quels sont les autres avantages de ce filament et comment est-il mis en œuvre ?
Autrefois, ce filament était produit à des cadences très faibles. A la différence du procédé que nous avons développé et breveté afin de produire à grande échelle une fibre multi filaments qui offre l’avantage d’être flexible. Ce qui facilite sa mise en œuvre. A partir de ce matériau dont le diamètre s’élève actuellement à 20 microns au minimum, nous avons notamment développé un textile filtrant qui capte et supprime les polluants dès que ces derniers entrent en contact avec sa surface. Par ailleurs, ce filtre photocatalytique a pour autre particularité d’imiter les alvéoles des algues marines afin d’optimiser les échanges entre l’air et l’agent dépolluant à la surface de la fibre. Les tests que nous avons menés montrent d’ailleurs une performance 20 % supérieure aux solutions concurrentes. Autre avantage, comme ce filtre est autonettoyant, sa durée de vie s’en trouve allongée à deux ans minimum. Contre six mois pour les produits existants.
A quel stade de développement en êtes-vous ?
Nous en sommes encore en phase de R&D. Nous espérons terminer l’industrialisation en fin d’année. Nous prévoyons de commercialiser notre produit début 2024, notamment auprès de fabricants d’épurateurs d’air ou de centrales de traitement d’air destinés aux bâtiments mais aussi auprès d’industriels du BTP, de l’aérospatial, de l’automobile, etc.
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