À l’occasion de sa campagne de sensibilisation sur le trafic illicite, l’Union des fabricants (Unifab) dévoile une étude de l’Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) sur le rapport des Européens à la contrefaçon. Revue de détails.
A Cannes, l’Union des fabricants (Unifab) a donné le coup d’envoi de sa campagne annuelle pour sensibiliser le public à la contrefaçon. Dans ce contexte, cette association de défense de la propriété intellectuelle a relayé une étude instructive. Il s’agit d’un rapport sur perception des consommateurs à propos de la contrefaçon menée par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). Pour réaliser ce tour d’horizon, l’organisme a interrogé 25 824 personnes en Europe.
Une prise de conscience globale
Premier constat, les Européens ont conscience du danger de la contrefaçon. A cet égard, 80% d’entre eux déclarent savoir que les produits de contrefaçon soutiennent les organisations criminelles et nuisent aux entreprises et aux emplois. De même, deux consommateurs sur trois considèrent les produits de contrefaçon comme une menace pour la santé, la sécurité et l’environnement.
La contrefaçon encore trop attractive
Or ce sens moral ne suffit pas à dissuader les Européens d’acquérir des produits contrefaits. Un tiers estime l’achat d’une contrefaçon justifiée lorsque le prix du produit de l’authentique est trop élevé. Cette proportion atteint 50 % chez les jeunes (15-24 ans). En France plus particulièrement, il apparaît que 32 % des consommateurs interrogés n’étaient pas certains de l’authenticité d’un produit au moment de l’achat alors que 11 % ont déclaré avoir acheté intentionnellement de faux articles.
Un manque d’information
« Les résultats de cette étude indiquent que la population doit être mieux informée et sensibilisée ! Les outils développés pour y parvenir ne sont pas suffisants pour endiguer la demande et réussir à tarir l’offre de contrefaçon au niveau mondial », déplore Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l’Unifab.
Le streaming en ligne de mire
Outre les marchandises, la contrefaçon impacte également le marché de l’audiovisuel. 65 % des Européens déclarent acceptable de pirater un contenu, 14 % avouent avoir eu recours à une solution de streaming illégale au cours des douze derniers mois. En France, 17 % admettent accéder illégalement à des contenus, en particulier sportifs, contre 34 % qui utilisent une offre légale.
Sensibiliser le public
Pour contrecarrer ces méfaits, l’Unifab veut sensibiliser les citoyens sur l’impact du trafic illicite sur la santé, la sécurité, l’économie et l’environnement. « En France, en 2022, la campagne de sensibilisation de l’Unifab a permis de toucher plus de 49 millions de personnes directement et indirectement », souligne Delphine Sarfati-Sobreira. Espérons que la campagne actuelle portera ses fruits.
Ségolène Kahn
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