Fruit de six mois de travail, la Commission d’enquête sur les maladies et pathologies professionnelles dans l’industrie a présenté son rapport en vue d’une adoption le 25 juillet dernier. En charge de cette enquête, les parlementaires Pierre Dharréville, député Gauche démocratique républicaine (GDR) et Julien Borowczyk, La République en marche (LREM), ont tenu une conférence de presse pour présenter les mesures phares de leur projet.
Objectif ? Dresser un état des lieux des pathologies professionnelles dans l’industrie afin d’identifier les mesures à entreprendre pour les prévenir. Par exemple, en imaginant des outils ergonomiques avant la mise en place des postes de travail.
Une plateforme dédiée
Tout d’abord, les parlementaires insistent sur la nécessité « d’intégrer la dimension santé au travail dans la médecine générale ». Ce qui devrait passer par la formation des médecins et des spécialistes afin d’en doubler les effectifs d’ici dix ans. Pour justifier ce postulat, le Président de la commission, Julien Borowczyk qui a lui-même étudié la médecine, estime que « au cours de l’ensemble de leurs formations (environ huit-neuf ans), les médecins étudient la médecine du travail durant seulement 8 heures. » A plus grande échelle, les députés envisagent la création d’une plateforme unifiée, capable de recenser les informations et services relatifs aux maladies professionnelles.
Des mesures en attente d’une législation
Parmi les autres mesures citées durant la conférence, figure la nécessité de redéfinir au niveau européen les valeurs limites d’exposition professionnelle au risque chimique. Côté management, la Commission d’enquête souhaite qu’une fiche de risque soit confiée à chaque opérateur en charge d’un nouveau poste de travail. Afin que ce dernier soit conscient des risques et des expositions, et qu’il sache comment s’en prémunir. Enfin, les députés envisagent de créer une Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSST) dans les entreprises du secteur de l’industrie les plus concernées. A savoir celles qui regroupent au moins 50 employés et qui présentent un risque statistique élevé d’accidents du travail et de maladies professionnelles.
Ségolène Kahn
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