Parfois, il faut savoir reculer pour mieux sauter. Telle est, du moins, la démarche de l’américain Lockheed Martin. Après avoir créé un exosquelette industriel, baptisé Fortis, le ténor de l’aéronautique, de la défense et de la sécurité a décidé d’en transformer un des composants clé, le porte-poids, en un produit autonome. Il en résulte un cadre articulé, rebaptisé Fortis Tool Arm, qui permet à des agents de production industrielle de supporter la charge d’outils très lourds, jusqu’à 23 kgs, tout en travaillant selon des angles inconfortables durant de longues périodes… Le tout sans fatigue. De quoi affranchir les collaborateurs de certains troubles musculo-squelettiques et de devoir comptabiliser certaines tâches dans leur compte personnel de prévention de la pénibilité.
Un exosquelette plus simple et moins coûteux
« En effet, de nombreux emplois manuels exigent encore de devoir manipuler des outils d’un poids conséquent (brise-roche, coupeuses, marteaux-piqueurs…) pendant de nombreuses heures, explique Glenn Kuller, vice-président des programmes spéciaux et avancés chez Lockheed Martin Missiles et Fire Control. Notre nouvel exosquelette articulé allège la charge d’outils électriques lourds pour en rediriger le poids vers le sol au lieu de traverser le corps du travailleur. »
Une version plus abordable
A l’origine, l’exosquelette Fortis avait été conçu pour les forces armées américaines comme moyen d’aider les soldats à transporter de lourdes charges durant de longues distances sur les théâtres d’opération. Dans un second temps, il a été adapté pour être utilisé dans les usines et à bord des navires de la marine américaine. Ensuite, Lockheed Marton a repris cette technologie pour créer le Fortis Tool Arm en une version d’exosquelette plus simple et moins coûteuse. A l’inverse de l’exosquelette dont il est dérivé, Fortis Tool Arm est toujours porté autour de la taille. Et s’il transfert le poids des outils, il réduit également l’intensité des vibrations et les coups de buttoir de l’effet de couple. Au final, la firme américaine estime ainsi réduire de deux tiers la fatigue de l’utilisateur. De quoi diminuer également les lésions musculo-squelettiques tout en augmentant la productivité et la qualité du travail.
Erick Haehnsen
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