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L’IP : une nouvelle ère pour la sécurité

L'arrivée en force de l'IP a bouleversé le monde de la sécurité...


L’architecture IP offre une grande flexibilité, puisqu’elle n’oppose aucune limite physique. Une telle architecture permet également de choisir l’emplacement des équipements. Par exemple, des caméras peuvent être installées dans des endroits difficiles d’accès sans entraîner l’installation de lignes de câbles coûteux, puisque, dans un système IP, les données sont transmises via les réseaux existants.

Les dernières technologies en matière de sécurité amènent des installations de plus en plus complexes qui comprennent une gestion centralisée de dizaines, voire de centaines, de lieux répartis à travers les villes, les pays et même à travers les continents.
De plus en plus, les gestionnaires de sécurité des larges organisations prennent conscience des possibilités inouïes qu’offrent ces technologies, et la demande pour ces types d’installations complexes connaît une croissance constante. Alors que, dans le passé, chaque boutique d’une chaîne commerciale était équipée d’un VCR et gérait localement la sécurité de son établissement, aujourd’hui, avec les technologies IP, la sécurité des boutiques d’une chaîne commerciale peut être gérée de manière centralisée à partir du siège social de la chaîne. La technologie IP permet également aux autorités d’un aéroport d’avoir accès aux séquences vidéo de tous les aéroports du pays. Par exemple, au Canada, pays très vaste, tous les systèmes de sécurité des aéroports sont interconnectés et gérer à partir des aéroports et, parallèlement, à partir d’un lieu central situé à Ottawa.
Ces nouvelles tendances ont débuté lorsque des entreprises de développement de logiciels ont décidé d’entrer sur le marché de la sécurité physique. Genetec avait entrevu cette évolution et, depuis une dizaine d’années, développe des solutions de sécurité dont l’architecture est entièrement IP. Ces caractéristiques propres aux technologies IP sophistiquées, comprenant outre l’IP, l’informatique avancée et la gestion avancée des données, permettent, entre autres, la gestion de plusieurs dizaines de milliers de caméras, l’interconnexion entre des systèmes de sécurité autonomes, concept que Genetec nomme Fédération, la gestion centralisée des portes de milliers d’édifices situés à travers le monde et l’analyse vidéo sophistiquée qui permet la lecture de plaques d’immatriculation à des vitesses différentielles pouvant atteindre 140 m/ph. Comment arrive-t-on à construire de tels méga-systèmes de sécurité ?

Des systèmes sans limites

De tels systèmes sont rendus possibles grâce à l’architecture entièrement sur IP des solutions de sécurité. Dans une architecture sur IP, telle qu’illustrée par le diagramme ci-contre, toutes les composantes du système de sécurité, que ce soit les caméras ou les lecteurs de badges, les encodeurs, les serveurs ou autres, sont connectés au réseau IP. Toutes les données, qu’elles soient vidéo, audio ou autres, voyagent à travers des réseaux Lan, Wan ou Internet.
Ainsi, il n’existe pratiquement aucune limite géographique au transfert de données. Par exemple, des flux vidéo provenant de caméras installées dans un édifice de New York peuvent être visionnés en temps réel à Tokyo. Par conséquent, l’architecture IP offre une grande flexibilité, puisqu’elle n’oppose aucune limite physique. Une telle architecture permet également de choisir l’emplacement des équipements. Par exemple, des caméras peuvent maintenant être installées dans des endroits difficiles d’accès sans entraîner l’installation de lignes de câbles coûteux, puisque, dans un système IP, les données sont transmises via les réseaux existants. Les données peuvent être transmises via des câbles de type CAT-5, la fibre optique, ou les technologies sans fil telles que Wifi, cellulaire ou satellite. Ainsi, dans le cas de la surveillance routière, il devient très simple d’installer des caméras sur la structure des ponts ou encore le long de routes secondaires où les réseaux câblés sont inexistants.
Avec des possibilités d’extension aussi majeures, les méga systèmes de sécurité doivent gérer la bande passante, le stockage des données et, dans le cas des systèmes de vidéosurveillance, une imposante quantité de caméras d’une manière intelligente. En effet, ces solutions doivent s’appuyer sur des technologies de réseaux tels que la multidiffusion (multicast) et le support de séquences vidéo multiples ?

Gérer au mieux les flux

La multidiffusion contribue à minimiser la bande passante utilisée sur le réseau, en plus de permettre l’accès au système à un nombre illimité d’utilisateurs autorisés. Les utilisateurs désirant avoir accès à la vidéo ne se connectent pas à une source vidéo (encodeur ou caméra IP), mais plutôt au réseau, ce qui permet d’éviter la création d’un goulot d’étranglement. Dans une transmission à diffusion individuelle (unicast), le flux vidéo est transmis à chaque destinataire, alors qu’en multidiffusion, un seul flux dessert tous les destinataires. La gestion de flux vidéo multiples provenant des caméras IP et des serveurs vidéo permet également de gérer l’utilisation de la bande passante, de même que l’espace de stockage. En effet, l’utilisateur peut établir différents formats de compression pour le visionnage local en direct, l’enregistrement et le visionnage à distance en fonction de ses différents besoins. Par exemple, une séquence vidéo peut être visionnée en direct sur un ordinateur connecté au réseau local avec un format de compression Mpeg-2 à un rythme de 30 images par seconde, être visionnée simultanément à distance dans un format Mpeg-4 à un rythme de 4 images par seconde et enregistrée dans un format Mpeg-4 à un rythme de 15 images par seconde. Ainsi, aucun compromis n’est nécessaire, que la priorité soit la qualité de l’image, la gestion de la bande passante ou l’espace de stockage, la gestion de flux vidéo multiples permet de répondre à chacune de ces exigences.

Une architecture ouverte

Par ailleurs, un système pouvant gérer plusieurs milliers de caméras doit être doté d’un puissant outil de gestion des alarmes car, bien entendu, il devient impossible pour le personnel de sécurité de surveiller toutes ces caméras efficacement. Un dispositif de gestion avancée des alarmes permet, entre autres, de donner différentes priorités aux alarmes, de faire le suivi des alarmes, de déléguer les alarmes à des utilisateurs prédéterminés et de choisir différents modes d’affichage. Un logiciel d’analyse vidéo peut également soutenir le système avancé de gestion des alarmes, afin de rehausser l’efficacité et l’intelligence du système de vidéosurveillance. Aujourd’hui, les logiciels d’analyse vidéo offrent des fonctionnalités impressionnantes. Bien que ces logiciels ne soient pas encore en mesure d’effectuer de la reconnaissance faciale, ils sont néanmoins capables de détecter avec un très haut niveau de précision si une personne humaine passe dans le champ de vision d’une caméra. Cette information, recueillie par les logiciels d’analyse vidéo, est ensuite examinée en fonction des besoins spécifiques en matière de sécurité d’une organisation. Cet examen permet au personnel de sécurité de recevoir des alarmes diffusant une information compréhensible, lui permettant d’effectuer un examen adéquat de la situation et de procéder à une intervention si nécessaire. Les dispositifs de gestion avancée des alarmes incorporant les technologies d’analyse vidéo permettent également d’effectuer des recherches poussées, telles que « trouver toutes les voitures rouges traversant l’aire de stationnement à une vitesse de 40 km/h ».
Pour intégrer un logiciel d’analyse vidéo, le système de sécurité doit être doté d’une architecture ouverte lui permettant de s’interfacer avec tous systèmes produits par des manufacturiers tiers dont la plate-forme est également ouverte. Ainsi, toutes les applications de sécurité d’une organisation, telles que les systèmes de détection d’intrusion, de contrôle d’accès, de vidéosurveillance, de CVAC et de points de vente, peuvent être gérées à partir d’une interface unique. Par exemple, dans le cas où un système de vidéosurveillance serait intégré à un système de contrôle d’accès, l’utilisateur du système pourrait, à partir d’un seul poste de travail et d’une seule interface, détecter une tentative manquée d’accès à un PC, extraire immédiatement les informations concernant l’accès physique à l’édifice et découvrir si le propriétaire du PC est présentement sur les lieux de l’organisation. Par la même occasion, l’utilisateur peut obtenir la séquence vidéo en direct du lieu où se trouve le PC et extraire les vidéos enregistrées de toutes les entrées et sorties de l’établissement. Une véritable architecture ouverte permet également à l’utilisateur de choisir le matériel d’un ou de plusieurs manufacturiers. Il est en effet possible, dès le départ, de développer un système qui ne soit pas lié à un seul manufacturier de matériel. Cependant, la majorité des manufacturiers de systèmes de sécurité sur IP qui disent avoir une architecture ouverte ne s’intègre pas, en réalité, aux systèmes tiers produits par d’autres manufacturiers, seulement à leurs propres systèmes ou encore seulement à certains manufacturiers sélectionnés.

Un impératif : la fiabilité

Ces méga-systèmes hautement technologiques deviennent inutiles s’ils ne sont pas fiables. Il apparaît évident que le fondement de la sécurité passe par la fiabilité du système de sécurité. C’est pourquoi, dans un premier temps, il est primordial que de tels systèmes de sécurité soient conçus par des entreprises informatiques spécialisées dans le développement de logiciels. En effet, la fiabilité du système passe, d’abord et avant tout, par une programmation de très haute qualité. Cependant, même avec la meilleure des programmations, les pannes de matériels sont probables. Toutefois, il est possible de développer une architecture distribuée qui permet d’éviter d’avoir un point unique de défaillance. Ainsi, si une composante matérielle est en panne, tout le système n’est pas complètement paralysé. Si, par exemple, un serveur est défectueux, tout le système continuera à fonctionner normalement, à l’exception de ce seul serveur. Dans un tel cas, afin d’éviter toute perte de données vitales liée au dysfonctionnement d’un serveur, il existe des fonctionnalités de basculement et de redondance qui assurent l’intégrité de toutes les données.
Le concept de basculement consiste à configurer le système de sécurité de manière à ce qu’un ou plusieurs serveurs soient prêts à prendre la relève si advient la défaillance d’un des serveurs. Quant au concept de redondance, il offre un niveau supérieur de fiabilité. En effet, le serveur redondant conserve une copie complète des données stockées sur le serveur qu’il seconde, assurant ainsi que les données accumulées sont toujours accessibles lorsque nécessaire. Ainsi, dans le cas d’un système de vidéosurveillance, le serveur redondant enregistre le même flux vidéo que le serveur principal, en utilisant une transmission multicast (multidiffusion).

L’avenir des technologies IP

Dans un avenir rapproché, les méga-projets vont se multiplier. Ce qui laisse entrevoir, par conséquent, un avenir des plus prometteurs pour les technologies IP. Un bon exemple d’un grand projet qui pourrait bénéficier de la technologie IP telle que la conçoit Genetec, serait la sécurisation d’une ville accueillant des Jeux olympiques. Un tel événement attire une foule de gens dans un même lieu. Une telle affluence de personnes engendre bien entendu d’importantes préoccupations sur le plan de la sécurité et nécessite des installations de sécurité hautement performantes. Seul un système de sécurité IP peut véritablement répondre à de telles exigences et assurer une couverture complète de la ville concernée. Comment la technologie IP permettra-elle d’assurer une couverture aussi complète ? Tout d’abord, grâce au concept développé de “Fédération” des systèmes de sécurité, il sera désormais possible, pour un service de police par exemple, de se connecter à toutes les caméras présentes dans la ville, qu’elles appartiennent aux autorités publiques ou à des organisations privées, et ainsi avoir une vue d’ensemble de la ville. En effet, la Fédération permet à plusieurs systèmes de vidéosurveillance indépendants de s’interconnecter. Les organismes concernés n’ont alors qu’à s’entendre afin de déterminer quelles caméras seront accessibles par l’intermédiaire du compte Fédération, de même que les privilèges qui seront accordés à ce compte, permettant ainsi aux membres de limiter l’accès uniquement aux caméras nécessaires à leur réseau. Ainsi, les autorités de la ville pourront offrir une meilleure protection au public en se connectant aux flux vidéo transmis par les caméras de surveillances extérieures des édifices, stades et autres structures réparties à travers la ville, le tout sans affecter le service de sécurité des organisations participantes. Une telle fonction contribuera grandement à l’accroissement de l’efficacité des services policiers.
La technologie IP facilitera également le travail des gestionnaires de sécurité des stades par exemple. En effet, grâce aux capacités d’intégration des systèmes IP, il leur sera possible de gérer tous les aspects de la sécurité de leur installation à partir d’une seule interface utilisateur. Dès lors, il ne sera plus nécessaire d’avoir plusieurs gestionnaires de sécurité pour s’occuper de la sécurité aux accès du stade, dans les aires de stationnement ou pour surveiller les caméras réparties à travers les lieux. Une seule personne suffit pour gérer tous ces aspects de la sécurité, et bien plus.

Pour les grandes et les petites

En somme, c’est grâce à l’architecture ouverte, extensible, flexible et fiable, de même qu’aux fonctionnalités des systèmes IP, tels que la multidiffusion, la gestion de flux vidéo multiples et la gestion avancée des alarmes que la gestion d’installation comprenant des dizaines de milliers de caméras réparties à travers le monde devient réalité. Il y a une dizaine d’années, Genetec entrevoyait déjà l’avenir des technologies IP. La société est aujourd’hui en mesure d’offrir une gamme complète de solutions IP, de la vidéosurveillance à la reconnaissance de plaques d’immatriculation en passant par le contrôle d’accès.
Les technologies IP répondent tout autant aux besoins spécifiques des petites installations que des grandes, c’est pourquoi les spécialistes prévoient que, d’ici à quelques années, l’IP occupera la plus grande place parmi les technologies utilisées actuellement dans l’industrie de la sécurité physique.

En savoir plus

Cet article est extrait du Magazine APS – numéro 155 de novembre 2006.
Pour plus d’information sur nos publications, contactez Juliette Bonk .

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