Malgré toutes les actions de prévention en santé au travail, le cancer continue à faire des ravages en France. Selon l’Institut National du Cancer (INCa), 382 000 nouveaux cas de cancers et 157 400 décès ont été recensés en 2018 en France. Si la progression semble se stabiliser ces huit dernières années, voire diminuer pour les hommes, les expositions professionnelles à l’origine des cancers continuent à préoccuper l’organisme. Pour 3,6% des victimes, c’est leur profession qui serait directement responsable de leur état de santé.
Un grand facteur de risque
Il faut dire que 12% de la population active, soit 2,6 millions de salariés, est soumise à au moins une exposition d’origine chimique ou biologique cancérogène. Des chiffres particulièrement préoccupants qui ont conduit l’institut à mener une enquête pour mieux déterminer les facteurs d’exposition et leur potentiel de nuisance.
Des agents de type 1
Débutée en 2015, cette enquête qui vient de paraître dans la revue scientifique International Journal of Hygiene and Environmental Health, se concentre principalement sur les agents cancérogènes de type 1. Il s’agit d’agents considérés comme des cancérogènes avérés ou certains selon le classement du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Focus sur trois types d’exposition
En préambule, l’étude classe ces produits cancérogènes selon trois facteurs : tout d’abord l’exposition chimique avec des produits tristement connus dans le secteur du BTP, comme le benzène, la sciure de bois et surtout l’amiante. Moins répandues mais tout aussi dévastatrices, les expositions physiques concernent la radioactivité ainsi que les nanoparticules. Enfin, les expositions biologiques aux virus et toxines naturelles affectent surtout les professions de la santé.
Le poumon, premier organe atteint
Par ordre décroissant de fréquence, figure en première ligne le cancer du poumon pour plus de la moitié des affections. Vient ensuite le mésothéliome, un cancer très virulent qui atteint le péritoine, la plèvre ou encore le péricarde. Egalement très répandus, le cancer de la vessie concerne principalement les hommes tandis que le cancer des ovaires fait des ravages parmi les femmes.
Les métiers de la construction sont les plus durement touchés
Enfin, l’amiante figure parmi les agents cancérogènes les plus redoutables. Particule microscopique capable de s’immiscer à travers les tissus humains, on retrouve l’amiante dans la plupart des bâtiments datant des années 60. Elle est à l’origine de 45% des cas de cancers professionnels chez les hommes et 60% chez les femmes. L’étude pointe également du doigt le chrome VI, présent notamment dans certaines peintures, dans la silice ainsi que le nickel et le béryllium, répandus dans les métiers de la métallurgie.
Ségolène Kahn
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