À deux doigts du burnout, 60 % des chefs d’entreprises artisanales du bâtiment et des travaux publics souffrent de stress selon la septième édition de l’étude Arti santé BTP.
Charges de travail qui s’accumulent, retards, lourdeur des démarches administratives… Les petits patrons du BTP souffrent de plus en plus de la charge mentale qui les affecte dans leur travail. Et c’est sans compter sur la crise du Covid-19 qui n’a fait qu’aggraver la situation en les forçant à rattraper les retards dus au premier confinement. Comme l’indique la septième édition du baromètre Arti santé BTP, 60 % des chefs d’entreprises artisanales du secteur souffrent de stress. Détails.
1 769 chefs d’entreprise interrogés
Réalisée entre décembre et janvier derniers auprès de 1 769 répondants, cette étude a été publiée le 5 mai par la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), l’organisation professionnelle des artisans des Travaux Publics et du Paysage (CNATP) et le pôle d’innovation de l’Institut de recherche et d’innovation en santé et en sécurité au Travail (Iris-ST).
82 % des artisans stressés craignent pour la survie de leur entreprise
Premier constat, les dirigeants se trouvent fortement impactés par le stress pour six interrogés sur dix, contre 58 % l’année dernière. Et le chiffre grimpe à 82 % en ce qui concerne les chefs d’entreprise qui craignent que la pérennité de leur société se trouve menacée. « Le stress éprouvé par les chefs d’entreprises découle souvent d’une surcharge de travail, de difficultés de trésorerie ou de l’incertitude liées à l’activité », estime Françoise Despret, présidente de la CNATP.
Congés d’été reportés
Malgré un rythme de travail soutenu, le temps de travail diminue. Ainsi le nombre de dirigeants travaillant six jours par semaine s’élevait à 54 % en 2019, pour baisser à 47 % en 2020. Ce qui a impacté les congés d’été de moitié puisque 27 % des sondés ont dû les revoir à la baisse tandis que 21 % les ont tout simplement annulés. C’est d’autant plus dommage que 85 % d’entre eux éprouvent des difficultés à jongler entre vie professionnelle et vie privée…
Des artisans décomplexés à aborder leur mal-être
Conséquence, presque un tiers des petits patrons du BTP déclare avoir éprouvé des difficultés d’ordre psychologique en 2020. Quoi qu’il en soit, les artisans sont de plus en plus nombreux à aborder leur mal-être, un sujet normalement considéré comme tabou dans la profession. « Nous constatons cette année une véritable libération de la parole de nos artisans qui sont davantage enclins à se faire aider », précise Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. Seule note positive, en termes d’activité, les trois quarts des répondants gardent « le moral au beau fixe ». Un espoir dû à la reprise rapide de l’activité ainsi que par les aides de l’État et la mise en œuvre des règles sanitaires pour permettre la poursuite des chantiers.
Ségolène Kahn
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