Une étude publiée par le Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P) met en lumière le fait que les métiers du BTP et de la métallurgie seraient les plus exposés aux cancers professionnels. Divulgué à l’occasion du 35e congrès de médecine et santé le 5 juin dernier à Marseille, ce rapport dénonce les expositions répétées à l’amiante (42% des cas), loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (6,5% des cas), la silice, les fumées de moteur diesel ou encore de soudure.
14 015 cas de cancers d’origine professionnelle en 15 ans
Cette étude menée dans le cadre du plan cancer 2014-2019, représente un vaste chantier de recherche. En effet, depuis 2001, le RNV3P, qui se compose d’une trentaine de Centres de compétences en psychiatrie et psychothérapie (CCPP), a pris en charge 249 000 patients avec l’aide de six services de santé au travail (SST). Parmi ces patients, les chercheurs ont recensé 27 585 cas de cancers en quinze ans, dont 14 015 seraient d’origine professionnelle.
Le BTP et la métallurgie sont les professions les plus à risque
Le BTP arrive nettement en tête (16,2%) des secteurs les plus touchés. Il est suivi par la métallurgie (6,1%) et le commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (5,2%). Du point de vue des populations professionnelles, ces pathologies affectent en particulier les employés de la métallurgie, de la construction mécanique (22,9%), du bâtiment (22,1%) ou encore les conducteurs de machines et d’installations fixes (7,3%).
Le cancer bronchopulmonaire fait des ravages
D’après le rapport, les cancers bronchopulmonaires sont les plus répandus (11 019 cas). Viennent ensuite les cancers des voies urinaires (1 314) et les hémopathies lymphoïdes matures (452). La liste comprend également les leucémies myéloïdes (338), les cancers des sinus (256), du rein (169), du larynx (147), de la peau hors mélanome (107) ou encore du système nerveux central (99), du sein (68) et du côlon-rectum (56).
Ségolène Kahn
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