Réalisée en juillet 2017 sur un échantillon de 1.024 utilisateurs par Vivastreet, le site d’annonces entre particuliers, une étude souligne les comportements addictifs que nous inspirent les nouveaux moyens de communication mobiles. Pour preuve, 72% des sondés se déclarent prêts à consulter leurs emails professionnels en dehors du travail.
Le blurring ou la difficulté de séparer vie perso et vie pro
Il faut dire que pour maints Français, les smartphones, tablettes, phablettes et autres ordinateurs portables sont devenus le prolongement de la main. Que ce soit durant leur journée de travail, le week-end ou les vacances nombreux sont les collaborateurs qui ont pour réflexe de consulter leurs emails professionnels. Avec pour effet de rester actifs en cas d’urgence mais aussi disponibles à tout moment auprès des supérieurs hiérarchiques. Problème : cette attitude développe des comportements addictifs sévères, dépendants à l’afflux constant de nouvelles informations, professionnelles ou privées : 64% des interrogés sont ainsi prêts à répondre aux appels de leur supérieur hiérarchique durant leur temps libre.
Les jeunes particulièrement touchés
Baignant dans les nouvelles technologies depuis toujours, les jeunes générations sont les premières à éprouver des difficultés à se déconnecter. « Deux phénomènes peuvent expliquer cette attitude. Le premier est sans doute générationnel. Puisque, plaçant le digital au centre de leur vie quotidienne, les plus jeunes ont, de fait, plus de mal à définir les limites entre leur vie privée et leur vie professionnelle. Enfin, à des postes hiérarchiques souvent inférieurs, ils se sentent plus souvent soumis à l’obligation de répondre à leur supérieur », estime Julien André, directeur des emplois chez Vivastreet.
La difficulté de faire appliquer le droit à la déconnexion
Cette étude apparaît dans le cadre de l’entrée en vigueur, depuis le 1er janvier 2017, du droit à la déconnexion, initié par la loi El Khomri. Laquelle veut obliger les entreprises de plus de 50 salariés à engager des négociations avec les partenaires sociaux sur les “modalités d’exercice du droit à la déconnexion”. Dans le cas où aucun accord n’aurait été trouvé sur la mise en place des dispositifs de régulation de l’usage des outils numériques, l’employeur est alors tenu d’élaborer une charte avec le comité d’entreprise ou les délégués du personnel. Mais c’est là que le bât blesse : « Au quotidien, les entreprises et leurs salariés manquent d’information à ce sujet », souligne Julien André. D’un côté, il y a ceux (47%) qui n’ont aucun avis à donner dans le cadre du sondage, de l’autre, ceux qui estiment qu’aucun réel changement n’a eu lieu dans leur entreprise (37%).
Ségolène Kahn
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