En France, le représentant de commerce, très souvent appelé VRP (voyageur représentant placier), est un salarié dont la fonction est de démarcher une clientèle de particuliers ou d’entreprises pour le compte d’un ou plusieurs employeurs. Ces commerciaux de terrain disposent d’une grande autonomie. Et loin d’améliorer leurs conditions de travail, cette indépendance dans la gestion de leur charge de travail n’épargne pas leur exposition à de nombreux risques psychosociaux.
« Les mécanismes de pression chez les VRP sont exercés de façon plus indirecte et sont davantage intériorisés, explique Marjolaine Paris, docteure en sociologie et consultante pour Technologia, un célèbre cabinet d’expertise en santé au travail. Les commerciaux en situation de surengagement, qui ne représentent pas l’ensemble de la population commerciale des entreprises, sont ceux qu’il faut surveiller le plus attentivement. Car ils ont tendance à culpabiliser quand ils ne travaillent pas, par exemple. Ce qui fait que chaque parcelle de temps libre, personnel et familial est utilisée pour leurs tâches professionnelles, et notamment pour générer leur rémunération, puisque certains sont exclusivement payés à la commission. »
Cet engagement extrême dans le travail a un impact physique et psychologique : épuisement, déprime, problèmes de santé, difficultés familiales, fermeture sur soi, difficultés à communiquer. Pour prévenir ces risques, la spécialiste préconise un travail sur le plan du management de proximité. Une stratégie qui va de pair avec une politique de prévention des risques sur les populations commerciales à l’échelle de l’entreprise.
Caroline Albenois
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