Réalisée par le cabinet Xerfi pour l'Observatoire des métiers de la prévention et de la sécurité, cette enquête portant sur 2021 et 2022 recense 12 545 entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires cumulé de 9,56 milliards d’euros en 2022.
Pour sa vingtième édition publiée en octobre, l’enquête de branche Prévention-Sécurité, réalisée par le cabinet d’études Xerfi pour le compte de l’Observatoire des métiers de la prévention et de la sécurité, propose un bilan de la profession sur les années 2021 et 2022. Ce bilan couvre deux sujets distincts qui structurent le rapport en deux parties : un volet économique concernant l’activité de la profession et un volet social traitant de l’emploi et des conditions de travail. Le champ de l’étude couvre l’ensemble des entreprises françaises intervenant dans le domaine de la sécurité, la télésurveillance et l’intervention indépendamment de leur taille et des autres activités de sécurité éventuellement exercées. A cela s’ajoutent les entreprises spécialisées dans la sécurité aérienne et aéroportuaire. Panorama des tendances sur le volet économique.
3 000 entreprises contactées
Côté méthodologie, le cabinet BLSET a pris en charge la partie enquête en adressant en mars dernier un questionnaire par courrier auprès de 3 000 entreprises du secteur ou adhérentes au Groupement des entreprises de sécurité (GES), au Groupement professionnel des métiers de la sécurité électronique (GPMSE) et au syndicat des entreprises de sûreté aéroportuaire (SESA). Tous les adhérents du GES, du GPMSE et du SESA ont été contactés par téléphone ou mail. Pour la sûreté aérienne et aéroportuaire, les entreprises issues de la liste DGAC ont été contactées.
9 000 n’emploient aucun salarié
Au final, selon les statistiques de l’INSEE, le code NAF 8010 Z (activité de sécurité privée) regroupe 12 545 entreprises en 2021, dont 3 556 emploient au moins un salarié. La branche réunit près de 250 entreprises de grande taille (plus de 100 salariés), dont quinze emploient plus de 2 000 salariés. Le nombre d’entreprises de taille intermédiaire (20 à 99 salariés) s’est réduit en un an pour avoisiner 900 unités en 2021. Les plus petites sociétés restent largement majoritaires. Un peu plus de 2 400 sociétés emploient entre 1 et 19 salariés et près de 9 000 n’emploient aucun salarié. Par ailleurs, on note une très forte concentration de la profession en Île-de-France avec 37 % des entreprises alors que cette région ne regroupe que 18,5 % de la population. De même, la région sud concentre 12,5 % des établissements tandis qu’elle représente 8 % de la population française.
Quinze entreprises réalisent 1/3 du chiffre d’affaires global
La crise Covid a eu des répercussions très différentes sur les grandes activités de la branche. Si la sûreté aérienne et aéroportuaire a été particulièrement affectée (en 2020 et 2021), en revanche, l’activité de télésurveillance s’est fortement développée sur cette période. Au global, le chiffre d’affaires de l’ensemble des entreprises employant au moins un salarié s’établit à 8,75 milliards d’euros en 2021 et à 9,56 milliards d’euros en 2022. Les quinze entreprises de plus grande taille totalisent près d’un tiers du chiffre d’affaires. Quant à la part de la sous-traitance, elle évolue peu entre 2021 et 2022, pesant pour un peu moins de 6 % du chiffre d’affaires total de la branche. L’essentiel (82 %) du chiffre d’affaires provient des marchés privés. En effet, la part des contrats conclus avec le secteur public s’est réduite depuis la crise Covid. Ce type de marché génère moins de 20 % du montant total en 2021 et 2022, contre environ 30% sur la période 2018-2019. Toutes les strates d’entreprises affichent des hausses sensibles de chiffre d’affaires en 2022. Le rythme de croissance est encore plus soutenu au sein des entreprises de plus grande taille, porté en partie par le rattrapage post-Covid des entreprises intervenant en sûreté aérienne et aéroportuaire.
Prépondérance du gardiennage et la surveillance humaine
Près de huit entreprises du secteur sur dix ont une activité de surveillance et 43 % d’intervention. La télésurveillance concerne plus de 15 % des sociétés. Les entreprises de plus grande taille sont les plus diversifiées : les structures d’onze salariés et plus exercent 1,7 activité en moyenne contre 1,4 pour celles de moins d’onze salariés. La très grande majorité des entreprises exerce dans l’activité de gardiennage ou la surveillance humaine (66 % en 2021 ; 63,5 % en 2022), suivie par la télésurveillance hors téléassistance (19 % en 2021 ; 20 % en 2022), puis par la sûreté aérienne et aéroportuaire (4,5 % en 2021 ; 5,5 % en 2022) et par l’installation de systèmes de sécurité-sûreté (4 % en 2021 ; 4 % en 2022). L’intervention se contentant de 2 % en 2021 et 2,5 % en 2022, et la protection rapprochée de 1 % en 2021 et de 1,5 % en 2022. Notons que l’activité de surveillance-intervention s’est redressée en 2021 (+17 % par rapport à 2020) et cette tendance s’est poursuivie en 2022 (+7%). Les plus grandes entreprises (500 salariés et plus) réalisent à elles seules 43 % du chiffre d’affaires de la surveillance-intervention.
Erick Haehnsen
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