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Risques industriels et environnementaux

Les catastrophes naturelles tuent surtout les femmes et les enfants

Haïti, Fukushima, Philippines, Vanuatu... les femmes et les enfants ont 14 fois plus de risques de perdre la vie dans une catastrophe naturelle que les hommes. Tel est le constat qui ressort d'une conférence de l'ONU qui s'est déroulée au Japon.

Grâce à la résolution A / RES / 58/214, l’Assemblée générale (AG) des Nations Unies a convoqué une conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles (WCDR : World Conference on Disaster Reduction) qui s’est tenue Kobe (Japon) en janvier dernier. L’occasion de faire le point sur les progrès accomplis dans la réduction des risques dus aux catastrophes naturelles (séismes, typhons, inondations, épidémies, sécheresses…) depuis la Conférence de Yokohama de 1994.
Il en ressort que, dans le monde, les femmes et les enfants ont 14 fois plus de risques de mourir dans une catastrophe naturelle que les hommes. Comme un malheur n’arrive jamais seul, lorsqu’elles survivent et sont déplacées, 20% d’entre elles subissent des violences sexuelles, selon l’ONU. « Les femmes sont les plus exposées aux désastres », a souligné la directrice du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) », Helen Clark, également, ancien premier ministre de la Nouvelle-Zélande, dans un entretien accordé à l’AFP en marge de cette réunion, comme le rapporte un article du magazine Madame Figaro. Parmi les raisons invoquées : femmes et enfants peuvent être piégés à la maison alors que les premières s’occupent des membres de leur famille ou de leurs jeunes enfants.
Comme les femmes sont nombreuses à travailler dans le secteur de la santé (en tant qu’infirmières, sages-femmes et, plus rarement, médecins), elles sont aussi directement confrontées aux épidémies. A l’instar de ce qui s’est passé avec l’épidémie de la fièvre Ebola qui touche encore l’Afrique de l’Ouest. Après leur rôle de pivot central au sein du fonctionnement de la famille, leur activité professionnelle les conduit parfois à mourir dans l’exercice de leurs fonctions professionnelles.
Dans les pays développés, comme le Japon, les femmes ne sont pas forcément mieux loties. a cet égard, quatre ans après le séisme et le tsunami de mars 2011 de Fukushima, le premier ministre du Japon, Shinzo Abe, remarque que les participants aux exercices organisés en prévision de prochaines catastrophes dans l’archipel sont majoritairement masculins. « Si un tremblement de terre majeur devait se produire en pleine journée, la plupart des personnes à la maison seraient des femmes », a-t-il ajouté. Pour enfoncer le clou, on a également vu très peu de femmes parmi les décideurs réunis à Kobé, juge Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale et envoyée spéciale du groupe pour le changement climatique (GIEC). Une chose est sûre : la Journée internationale de la femme n’a bien lieu qu’une seule fois par an.

Erick Haehnsen

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