La Fédération des parcs régionaux de Franceliste les actions de lutte et de prévention incendie des gestionnaires d’aires protégées. Dès en amont de ces actions, les aires intègrent les enjeux de biodiversité afin de contribuer au développement de l’écosystème.
Face au réchauffement climatique, la sécheresse augmente chaque année le risque de méga-feux comme ceux qui ont ravagé la Gironde l’été dernier, brûlant 1 362 hectares de forêt. Dans l’ensemble de l’Hexagone, les aires protégées, qui représentent 31 % du territoire, sont particulièrement exposées à ce risque. Face à cela, les gestionnaires d’aires protégées développent des dispositifs de prévention musclés pour lutter contre les incendies. Dans un communiqué publié récemment, la Fédération des parcs régionaux de France énumère les actions mises en place en matière de prévention, de lutte et de restauration post-incendie.
Des collaborations gouvernementales
Premier point, les gestionnaires d’aires protégées collaborent avec les acteurs du risque incendie comme les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), les collectivités territoriales ou encore l’Office national des forêts (ONF). Certains participent déjà aux instances de gouvernance locale. Leur mission : rédiger des plans de prévention et préparer les périodes estivales. Ou encore mettre en place des actions stratégiques partagées avec les acteurs de la prévention et de la lutte. Pour aller plus loin, certaines aires protégées ont même décroché la compétence « Défense des forêts contre l’incendie » (DFCI) et sont donc en charge des équipements nécessaires à la prévention et à la lutte.
Sensibiliser la population
Sur le terrain, les gestionnaires d’aires protégées se mobilisent également pour sensibiliser les habitants et les touristes. Aidés de leurs partenaires, ils organisent des campagnes de communication pour prévenir le risque incendie.
Atténuer le risque incendie
Par ailleurs, de plus en plus d’aires protégées intègrent le risque incendie dans leur document de gestion. Notamment dans le sud de la France, territoire particulièrement exposé au risque incendie, les aires protégées mettent en place des actions d’atténuation du risque. Comme l’entretien de coupures de combustible ou la réduction de la biomasse par le pastoralisme. Il s’agit également de préconisations pour intégrer ce risque et préserver la biodiversité lors des travaux de débroussaillement ou d’aménagement.
La prévention au service de la biodiversité
De plus, les gestionnaires d’aires protégées contribuent à certaines actions de gestion des milieux naturels qui participent indirectement à prévenir le risque incendie. Ainsi, dans certaines aires, le maintien d’activités agricoles ou pastorales permet à la fois de préserver la biodiversité mais aussi de limiter les incendies en diminuant leur propagation par effet de coupure.
Assister les pompiers
Sur le terrain, les équipes en charge des aires protégées jouent également un rôle clé. En tant que sentinelles, elles possèdent une connaissance précise du terrain qui leur permet d’améliorer la détection précoce des feux. Mais aussi d’aider les équipes de secours à accéder plus rapidement à certaines zones reculées. Elles assistent également les pompiers en cas d’incendie en matière de gestion de crise et de communication auprès du public.
Reconstituer l’écosystème post-incendie
Après un incendie, les gestionnaires d’aires participent à la reconstitution des écosystèmes. Ils assurent la maîtrise d’ouvrage d’études de réhabilitation post-incendie. À travers ces études, il s’agit d’évaluer l’impact du feu sur les enjeux de sécurité ainsi que de production forestière et agricole. Il s’agit aussi d’étudier la préservation de la biodiversité, des paysages et des sols, puis de prioriser les opérations de restauration.
Des observatoires photographiques
En parallèle, l’étude peut produire un dispositif de suivi de l’évolution des écosystèmes et des populations d’espèces animales et végétales. Pour y parvenir, les gestionnaires peuvent organiser des suivis écologiques et mettre en place des observatoires photographiques. Lesquels permettront d’enrichir les connaissances sur la recolonisation de la végétation post-incendie, le comportement des espèces et la résilience du milieu.
Ségolène Kahn
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