20.000 euros par an, c’est à peu près ce que coûte le « salaire de la peur » comme le considère le moteur de recherche d’offres d’emploi en ligne Adzuna. Lequel vient de publier une étude sur l’évaluation des rémunérations des métiers les plus dangereux en France.
Une enquête qui a porté sur plus de 850.000 offres d’emploi disponibles sur son site en avril 2017 afin d’en dégager les salaires des métiers présentant les plus forts taux de sinistralité, et d’accidents du travail mortels.
« En France, 545 personnes ont perdu la vie en 2015 suite à un accident du travail. A eux seuls, les secteurs du bâtiment, du transport terrestre et de la métallurgie enregistrent près de la moitié de ces accidents du travail mortels, développe Hyacinthe Mutin, cadre dirigeant de la branche française d’Adzuna.
On pourrait penser qu’une exposition plus forte au risque se rémunère mais ce n’est pas le cas. Les offres d’emploi pour ces métiers parmi les plus dangereux affichent des salaires bien inférieurs à la moyenne nationale. »
Le BTP, secteur le plus meurtrier
En tête des métiers les plus dangereux en France, le secteur du bâtiment a causé 130 accidents du travail mortel en 2015, selon la Caisse nationale de l’assurance maladie – risques professionnels.
A commencer par les travaux de maçonnerie et de gros œuvre qui ont provoqué la mort de 28 employés, puis de la construction de maisons et bâtiments avec 15 décès.
En cause, les chutes (20% des cas), les écrasements par agent matériel et les pertes de contrôle. Toujours est-il que les montants de salaire sont loin d’être proportionnels au niveau de risque encouru :
- 23.611 euros par an pour un maçon soit 33,3% de moins que le salaire annuel moyen toutes offres confondues (35.378 euros en avril 2017).
- 22.733 euros pour un couvreur (soit 35,7% de moins) ou encore 21.232 euros pour un ouvrier du bâtiment (40% de moins que la moyenne).
Le transport, en deuxième position des taux de mortalité les plus élevés
Même constat dans le secteur des transports qui s’octroient la seconde place métier le plus dangereux en France, avec 66 accidents du travail mortels en 2015.
En particulier en ce qui concerne le transport routier de fret et de voyageur qui concerne 95% des effectifs du secteur mais aussi 97% des décès (64 accidents du travail mortels en 2015) d’après la Caisse nationale de l’assurance maladie – risques professionnels.
En cause, les collisions avec des véhicules terrestres (44%) et des organismes vivants ou êtres humains (15% des cas). Ici encore, les salaires des travailleurs sont à peu près de 40% inférieurs au salaire moyen toutes offres confondues :
- 20.819 euros pour un conducteur de poids lourd, 20.325 euros pour un livreur
- ou encore 18.148 euros pour un conducteur de bus ou de car.
La construction automobile
En troisième place, les métiers de l’industrie de la métallurgie a comptabilisé 51 accidents du travail mortels en 2015. Surtout en ce qui concerne les métiers de la construction, du commerce et de la réparation de véhicules automobiles qui ont entraîné 43,1% des décès dans le secteur (soit 22 accidents du travail mortels).
Dans cette profession, les salaires semblent légèrement plus inégaux puisqu’un:
- technicien automobile gagne en moyenne 28.496 euros par an (19,5% de moins que la moyenne),
- tandis qu’un préparateur automobile se contente de 19.000 euros (-46,3%).
- Entre les deux, un mécanicien automobile gagnerait environ 23.648 euros soit 33,2% de moins que la normale.
Métier le plus mortel en France: en bref
A la lecture de cette études, on se rend compte et ce sans grande surprises, que les métiers les plus dangereux sont souvent associé à des salaires en dessous de la moyenne national. Si la R&D à travers travaux publics et fond privée innovent et améliore la sécurité des travailleurs du bâtiment et de la route, des progrès sont encore à faire, notamment en terme de sensibilisation et prévention. Par ce biais, même le
metier le plus meurtrier de France pourra réduire les accidents du travail.
Ségolène Kahn
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