Près de sept mois après le lancement de la Police de sécurité du quotidien (PSQ), les premiers effectifs sont en cours de déploiement, notamment à Toulouse et Paris. Ce sont des îlotiers (des gardiens de la paix chargés de la surveillance d’îlots d’habitations) qui patrouillent à pied dans les quartiers de reconquête républicaine équipés d’une caméra-piéton. Cet accessoire est d’ailleurs emblématique de la volonté de Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, de miser sur les technologies numériques et l’innovation pour mieux protéger les Français. Il a profité de ses visites jeudi dernier au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale à Pontoise et au commissariat de police de Cergy (Val d’Oise), pour annoncer le développement du e-ministère de l’Intérieur et faire le bilan des différentes plateformes mises en place en 2018.
42 000 cas d’usages frauduleux à la carte bleue
Fonctionne principalement par Chat, la brigade numérique de la gendarmerie a déjà répondu à plus de 30 000 demandes. Soit une moyenne de 165 par jour. Quant à la plateforme Perceval, ouverte quant à elle depuis le 9 juin, elle a enregistré près de 18 000 signalements pour quelque 42 000 cas d’usages frauduleux de cartes bancaires, dont près de 300 signalements par jour pour un préjudice total de plus de 5,5 millions d’euros. Notons qu’en 2017, le ministère de l’Intérieur avait recueilli 360 000 pré-plaintes en ligne.
Une plateforme pour le signalement des violences sexuelles et sexistes
Concernant la criminalité numérique, le ministère prévoir de lancer en 2019 la plateforme Thésée, qui aura pour mission de lutter contre l’escroquerie sur internet via un dépôt de plainte en ligne. Par ailleurs, dès le mois prochain, sera lancée une plateforme dédiée au signalement des violences sexuelles et sexistes permettant aux victimes d’être accompagnées par des policiers et gendarmes spécifiquement formés. De quoi répondre aux vœux de Marlène Schiappa, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes. Elle s’était émue suite à la diffusion d’une vidéo fin juillet dernier montrant un homme frapper en pleine rue une jeune femme. Il s’agit en l’occurrence de Marie Daguerre. Depuis, cette étudiante a lancé une plateforme baptisée « Nous Toutes Harcèlement », afin de partager des témoignages de femmes agressées dans la rue.
Eliane Kan
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