Porté par des cambriolages toujours aussi nombreux et un sentiment d’insécurité en hausse, le marché de la télésurveillance continue de gagner des points. Selon une nouvelle étude menée par le cabinet MSI Reports, le nombre d’installations enregistre entre 2011 et 2015 une croissance allant de 9% à 15% pour secteur résidentiel et entre 2% et 4% pour la télésurveillance professionnelle. Selon l’étude publiée en septembre dernier, le nombre de raccordements s’élèverait au global à 1,4 million dont près d’1 million pour le résidentiel (soit un taux d’équipement de 3% à 4%) et près de 450.000 pour les professionnels. Le taux d’équipement des entreprises est d’ailleurs très hétérogène puisqu’il s’élève à 100% pour les grands centres commerciaux et les organismes bancaires et de 7% à 11% pour les petits commerces.
Offre professionnelle dopée par les nouvelles technologies
Plus mature que l’offre dédiée au résidentiel, la télésurveillance professionnelle est apparue en France il y a une vingtaine d’années. Il s’agit d’un marché de renouvellement dopé par l’arrivée de nouvelles technologies comme la gestion à distance des installations sur tablette ou smartphone. Sans oublier une meilleure interopérabilité des systèmes qui permet aux équipements de communiquer ensemble. Sur ce marché professionnel, opèrent aussi bien de petits acteurs locaux et régionaux que de grands groupes comme Stanley Security, Scutum, Delta Security Solutions, ou encore Securitas France. Pour 2015, le chiffre d’affaires de la télésurveillance professionnelle est estimé par le cabinet MSI Reports à 340 millions d’euros HT en France (+ 0,6). Soit une stagnation par rapport à 2014 du fait de la concurrence qui sévit entre les opérateurs et qui se traduit par des prix à la baisse.
Prix de base entre 15 et 30 euros en résidentiel
Plus récente, la télésurveillance des logements est évaluée par MSI Reports à 312 millions d’euros TTC (soit 249,6 millions d’euros HT), en progression de 12,9% par rapport à 2014. Ce marché a réellement décollé avec la venue des acteurs de la bancassurance il y a cinq à dix ans. Parmi lesquels, BNP Paribas avec Protection 24, Crédit Mutuel et CIC avec EPS , Inter Mutuelles Assistance avec Ima Protect, sans oublier bien sûr Crédit Agricole avec Nexecur (ex CTCam). Ces professionnels qui détiennent 75% des volumes de raccordement dans la télésurveillance résidentielle se sont employés à démocratiser ce service avec des offres d’abonnement standard et bon marché dont les prix de base oscillent en moyenne entre 15 et 30 euros par mois.
Principal atout, leur offre s’appuie sur les conseillers de clientèle qui en profitent pour proposer une offre de service de télésurveillance lorsque leurs clients souscrivent un crédit immobilier ou une assurance habitation. Les acteurs de la bancassurance doivent compter avec deux autres types d’acteurs. D’abord les groupes nationaux et internationaux comme Stanley Security, Verisure par Sécuritas Direct et de l’autre une myriade de petits acteurs régionaux et locaux qui ont pour point fort la proximité avec leurs clients. D’où l’intérêt des grands groupes qui ont entrepris une stratégie d’acquisition de ces entreprises afin de mailler leur territoire.
L’autosurveillance promet de se développer
Ces acteurs de la bancassurance et de la télésurveillance traditionnelle doivent aussi compter avec les opérateurs de télécommunications comme Bouygues, Orange ou SFR qui surfent sur la vague de la maison connectée et de l’autosurveillance grâce à des applications qui transmettent les alarmes sur smartphone. Lesquelles peuvent désormais être relayées auprès de télésurveilleurs déjà désignés par leurs clients. C’est tout du moins ce que propose My Sentinel d’AzurSoft qui commercialise son pack de caméra et détecteurs de mouvements connectés via des opérateurs de télésurveillance. Ce qui augure une nouvelle baisse du prix des abonnements. Certains opérateurs proposent d’ores et déjà des offres qui démarrent à 12 euros par mois.
Eliane Kan
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