Afin d'aider les entrepreneurs qui montent un projet ou reprennent une activité, l'institut de recherche vient d'intégrer à son logiciel d'aide à la conception des locaux professionnels une application dédiée à la restauration.
Respect des réglementations de sécurité et d’hygiène, organisation des espaces et des flux… La conception d’un local professionnel peut vite tourner au cauchemar. En particulier dans le milieu de la restauration où personnel, aliments, plats et couteaux virevoltent sans cesse durant les services. Face à ce défi qui pose de très nombreux problèmes techniques, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) vient de compléter son logiciel Mavimplant, un outil d’aide à la conception de locaux professionnels, avec une application dédiée au monde de la restauration.
Un secteur aux activités dangereuses
Selon l’institut, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration auraient plus de risques d’être victimes d’un accident du travail que la moyenne des autres salariés. Chutes, glissades, coupures… les salariés sont particulièrement exposés à des risques d’accidents. Surtout dans le milieu de la restauration rapide et, plus encore, dans les cantines où l’on comptabilise chaque année respectivement 58 et 65 accidents pour 1.000 salariés – alors que la moyenne nationale s’établit à 39, selon l’INRS.
Respecter les normes en vigueur
Face aux enjeux techniques mais aussi financiers auxquels sont confrontés les restaurateurs, le logiciel va fournir au maître d’ouvrage les clés afin de concevoir le local dans le respect des contraintes réglementaires en vigueur parmi lesquelles figurent non seulement l’accessibilité mais surtout l’hygiène alimentaire. Pour cela, le logiciel met à disposition un guide des bonnes pratiques ainsi qu’une maquette 3D du projet selon les contraintes et les objectifs. Cette maquette fait également office de support d’échange avec les différents acteurs du projet (salariés, conseillers tourisme de la CCI, préventeurs,…). Ensuite, une fois que les exigences de chacun ont bien été ciblées, ces données sont retranscrites dans un rapport à destination des « concepteurs » (architectes, cabinets d’ingénierie, cuisinistes, fournisseurs d’équipements,…).
Bonnes pratiques
Parmi les recommandations de l’INRS au sujet de l’aménagement des espaces, retenons qu’il vaut mieux éviter les croisements de flux (piétons et matières) en marquant au sol les zones dédiées aux piétons. En ce qui concerne les risques de chutes, il est préconisé d’installer des points de collecte au sol pour l’évacuation des eaux, ou encore un revêtement de sol prenant en compte les critères d’hygiène, de glissance et d’aptitude à l’utilisation. Avec une mise en garde : un cheminement trop complexe ne sera pas emprunté par les piétons car ils utiliseront majoritairement le chemin le plus court.
Ségolène Kahn
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