La Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnam-TS) fait le constat que plus la durée de l’arrêt de travail se prolonge et plus le risque de perdre son emploi est fort. Selon cet organisme, environ 50% des salariés souffrant de lombalgie chronique ne reprendront pas leur travail après un arrêt de plus de 6 mois. Or des solutions non médicamenteuses existent. A commencer par la solution Actitens mise au point par le français Sublimed.
Le système trompe le cerveau
Cette startup française propose un dispositif discret de neurostimulation électrique transcutanée (TENS). Relié à des électrodes posées sur les zones douloureuses, ce système stimule le système nerveux pour inhiber la douleur. « Avec notre boîtier de neurostimulation électrique nous trompons le cerveau en remplaçant le signal douloureux par une sensation de fourmillement » explique Nicolas Karst, cofondateur et président de l’entreprise. A la différence des boîtiers de neurostimulation concurrents, son dispositif se porte directement sur le corps, à proximité des zones dangereuses sur lesquelles seront posées les électrodes. Le boîtier communique sans fil avec une application pour smartphone. De quoi piloter l’application et collecter les données destinées au médecin. « Nous n’innovons pas sur la thérapie qui est connue depuis une trentaine d’année mais sur la miniaturisation des équipements », fait valoir ce docteur en génie des procédés de Grenoble INP.
Un dispositif issu d’un projet du CEA
Avant de cofonder Sublimed en 2015 avec un ingénieur et un médecin spécialisé dans la douleur, il a dirigé au CEA le projet d’innovation Stimflex dont les résultats ont permis le lancement de leur entreprise. Lauréat de plusieurs prix dont le 16ème Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes (i-Lab), il a levé l’an dernier 700.000 euros pour industrialiser le produit. « Certains patients l’utilisent 8 heures durant et d’autres uniquement lorsqu’ils souffrent », indique Nicolas Karst. Son boîtier, à la fois fin et flexible, n’induirait ni accoutumance ni effet secondaire à la différence des anti-inflammatoires souligne le dirigeant de Stimuled. Lequel prévoit de commercialiser son neurostimulateur avant la fin de l’année. Il devrait être disponible en pharmacie et chez des distributeurs spécialisés dans les dispositifs médicaux. Dans cette perspective, l’entreprise organise une levée de fonds d’un million d’euros pour accélérer la commercialisation du produit qui sera fabriqué en Isère.
Eliane Kan
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