Encore émergent, le marché des drones de sécurité s’apprête à accueillir un nouvel acteur. En l’occurrence, il s’agit du français Squadrone System, un nom bien connu des passionnés de robots volants. En 2014, cette jeune entreprise a lancé sur la plate-forme de financement participatif Kickstarter le premier drone hexacoptère Hexo+ capable de suivre et de filmer de manière autonome un sportif grâce à une application téléchargeable sur smartphone. « Cette innovation nous a valu de récolter 1,3 million de dollars grâce à la vente de 3.000 drones et de lever, un an plus tard, 3 millions de dollars auprès d’un client devenu actionnaire », indique Grégory Poirier, directeur d’ingénierie de Squadrone System. Cette jeune entreprise basée à Grenoble (Isère) a été créée par 6 cofondateurs dont son directeur général, Antoine Level, ingénieur Supelec en télécom et électronique et Xavier De Le Rue, plusieurs fois champion du monde de Snowboard.
Démocratiser la collecte des données par drone
Trois ans plus tard, l’entreprise grenobloise compte capitaliser sur son Hexo+, du nom de son drone produit en France, en se positionnant cette fois sur des applications professionnelles. Trois ont été retenues. La première intéresse les entrepôts logistiques en partenariat avec le groupe Hardis, inventeur du concept de drones pour inventaire. Autres marchés visés, l’expertise des terrains agricoles sinistrés et enfin la sécurité des sites. « Nous voulons démocratiser notre drone et apporter aux entreprises des outils destinés à accélérer leur processus en leur faisant acquérir davantage de flexibilité dans la collecte des données », résume Grégory Poirier qui, dans cette optique, travaille avec une équipe interne de 17 personnes disposant de compétences en mécanique, électronique, prototypage, développement informatique, marketing et design.
L’entreprise a développé un démonstrateur visible fin mars
En matière de sécurité, Squadrone System compte aussi proposer aux particuliers des drones rondiers capables de détecter et de suivre à distance des intrus de jour comme de nuit grâce à des caméras dédiées. Dans cette perspective, l’entreprise a développé un démonstrateur qui sera visible à la fin de mars prochain. Particularité, il sera à même de dissocier un individu d’un animal ou d’une voiture. De quoi intéresser aussi les vidéosurveilleurs qui pourront reprendre la main sur le drone afin de l’utiliser comme une caméra volante. L’entreprise prévoit d’ailleurs de proposer des robots volants capables de se rendre de manière autonome dans leur « garage à drone » afin de recharger leurs batteries ou même de les remplacer avant de reprendre leur vol ! « En fonction des besoins exprimés par nos partenaires et clients, nous pouvons fournir le drone et son kit de développement logiciel, ou pousser notre offre plus loin en délivrant l’application mobile et la plate-forme métier », fait valoir le directeur d’ingénierie qui recherche actuellement des partenaires pour construire de nouvelles offres.
Eliane Kan
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