Dans le cadre de son salon Innovatives SHS, le CNRS expose jusqu’au 17 juin à la cité des Sciences de l’Industrie de La Villette à Paris, 65 projets innovants en matières de sciences humaines et sociales. Parmi lesquels, »Altotoc » qui vise à faciliter le quotidien des personnes souffrant de Troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Rassemblant des chercheurs en sciences sociales, psychopathologies et ergothérapie, ce projet vise à concevoir des solutions personnalisées composées d’objets connectés et d’applications pour mobiles en collaboration avec l’Association française de personnes souffrant de TOC (AFTOC).
Autre projet phare, l’Inventaire systémique de Qualité de vie au travail (ISQVT), consacré à la qualité de vie au travail. Particularité, cet inventaire a été mis au point et validé par deux chercheurs en psychologie, Gilles Dupuis et Jean-Pierre Martel de l’Université du Québec à Montréal. « Nous avons conçu cet outil ludique en direction des professionnels de la santé et des ressources humaines afin de délivrer un diagnostic individuel et collectif de la QVT », fait valoir Gilles Dupuis, professeur de psychologie à l’université Québec à Montréal (Canada) mais aussi PDG du Clipp, organisme de transfert de connaissances à but non lucratif.
Version sonore. « Nous aidons les chercheurs à transférer leurs connaissances vers le terrain dans une démarche de co-construction afin que les solutions aient une assise scientifique tout en étant ludique dans la forme et qu’elles répondent bien aux besoins des utilisateurs », souligne Gilles Dupuis qui propose une version sonore de son questionnaire afin que les personnes éprouvant des difficultés de lecture puissent compléter le questionnaire.
Autre point fort de cet outil accessible sur le Web, il évalue la qualité de vie dans son ensemble plutôt que de se focaliser sur les seuls risques psychosociaux. « Notre questionnaire accessible sur notre site internet contient 34 questions qui couvrent des domaines différents, comme la qualité des interactions avec l’employeur, les collègues, la charge de travail, les programmes d’aide aux employés, etc », résume Marine De Grandi, psychologue sociale des organisations en France et directrice de projets QVT et QV au Clipp.
Outil d’aide à la décision. « Une fois les réponses obtenues, notre logiciel va dresser un constat de ce qui fonctionne correctement ou de ce qui reste à améliorer dans chacun des domaines. Cela permet de cibler les actions qui pourraient améliorer la QVT », reprend Gilles Dupuis. Les résultats sont restitués sous forme de graphiques et chaque employé peut recevoir l’évaluation de sa propre QVT par rapport à l’entreprise ou au service auquel il appartient.
Cet outil intéresse aussi bien les TPE et PME que les grands groupes mais aussi les organismes publics tels que les hôpitaux, la police ou la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, etc. 150 entreprises ont déjà utilisé ce service dont 11 sur l’Hexagone (soit 1315 répondants français). Le coût est facturé au nombre de questions posées (avec la possibilité de compléter le questionnaire par six questions) et du nombre d’employés. La fourchette varie de 10 à 20 euros par répondant.
Eliane Kan
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