Les professionnels de cette filière occupent des positions stratégiques dans les entreprises et bénéficient de rémunérations plus élevées que sur le marché selon le Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE) qui publie une étude ce jeudi 11 février.
La multiplication des risques sanitaires, terroristes, cyber ou encore géopolitiques a pour effet d’intégrer les enjeux de sécurité et de sûreté au sein de la stratégie des entreprises. Cette évolution réclame de faire appel à des spécialistes expérimentés dans leur domaine et faisant preuve de Leadership. Ces derniers se voient confier des postes stratégiques comme directeurs, adjoints, responsables de pôle ou d’entité.
Rémunération supérieure au marché
Autre caractéristique, ils bénéficient d’un niveau de rémunération supérieur de 4 % à 15 % au marché*. De quoi rendre la filière des métiers sécurité-sûreté corporate (SSC) plus attractive pour les professionnels issus du régalien et les cadres d’entreprises. C’est d’ailleurs ce que souligne le Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE) qui présente ce jeudi 11 février une étude sur les métiers de la filière SSC. Réalisée par les membres de sa commission Carrière, Emploi, Formation, elle analyse de manière approfondie les métiers de la filière. L’étude porte notamment sur les pratiques des rémunérations en vigueur. Mais aussi sur les perspectives de carrières des responsables sécurité.
187 répondants à l’enquête statistique
Cette étude s’est déroulée en deux temps. Une première phase terminée en 2019 fait suite à une enquête menée en 2018 auprès d’entreprises faisant partie du CDSE. 187 membres d’une direction SSC y ont répondu. En complément de cette enquête, la commission a mené 30 entretiens avec des acteurs de la filière sécurité-sûreté en entreprise. L’analyse des réponses montre que la direction SSC a évolué. Elle est passée d’un rôle d’anticipation, de prévention, de protection et de création de valeur à un rôle de Business Partner. Elle devient l’interlocuteur privilégié des gouvernances, au cœur d’un large écosystème de compétences et d’acteurs. Cette première phase donne aussi le positionnement de la fonction sécurité-sûreté.
83 % des postes occupés par des hommes
Dans 74 % des entreprises, elle se rattache à la direction générale ou au secrétariat général. Il ressort également de cette première étape le profil type de la filière SCC. Les hommes occupent 83 % des postes. Dans 52 % des cas, ils ont plus de 50 ans. 63 % doivent leur poste à un recrutement externe. Autre caractéristique, 71 % disposent d’un diplôme de niveau Master et 62 % d’un double diplôme.
La filière se décline sur quatre niveaux
Par ailleurs, le travail du CDSE a abouti à la réalisation d’une cartographie inédite des métiers de la filière SSC. Ces derniers se répartissent entre 12 fonctions étagées sur plusieurs niveaux Les trois premiers sont des niveaux d’intervention complémentaires. Le premier concerne la gouvernance et le pilotage. Des fonctions assurées par les responsables de pôle, directeurs sécurité et adjoints. En-dessous, au second niveau, se trouvent les professionnels en charge de l’expertise, du conseil et du déploiement. Au troisième, se situent les collaborateurs en charge de la veille, l’analyse et le suivi. Enfin un quatrième niveau concerne les activités opérationnelles par pays, filiale, etc .
Phénomène du plafond de verre
L’étude du CDSE pointe du doigt la nécessité pour la filière de se féminiser. Les seuls métiers comportant plus de la moitié des femmes (soit 57%) concernent la veille, l’analyse et le suivi. Cette activité se nourrit de jeunes diplômés et des cadres d’entreprise via la mobilité interne. En revanche, « les rémunérations restent au niveau du marché », soulignent les auteurs de l’étude. Lesquels constatent que le phénomène de « plafond de verre » y est pas ailleurs plus marqué qu’au sein d’autres filières. Et ce, en raison notamment d’un manque de reconnaissance des formations théoriques par rapport à une expérience régalienne.
Besoin de valoriser davantage les métiers
La filière doit renforcer les parcours de formation technique dédiés afin de développer l’expertise et favoriser des parcours de carrière intégrant des mobilités externes Ainsi les directions sécurité-sûreté en entreprise doivent poursuivre la professionnalisation de leurs équipes et renforcer leur capacité de leadership pour affronter des défis de plus en plus complexes. Par ailleurs, un travail important de communication et de valorisation de ces métiers doit être mené.
Eliane Kan
* toutes filières confondues à grading équivalent
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