Stations prolongées debout ou assise et gestes répétitifs peuvent avoir un effet négatif sur les muscles et les articulations avec l’apparition de cervicalgies, tendinites et autres Troubles musculosquelettiques (TMS). Ces risques ne concernent pas seulement les opérateurs. Au bureau, ils sont aussi très fréquents en cas de mauvaise position du dos ou des cervicales devant un écran ou des doigts sur le clavier ou de la main sur la souris. En général, les TMS surviennent durant la vie active du salarié. « Mais ils peuvent aussi apparaître 15 à 25 ans plus tard sous forme de lumbagos ou de syndrome du canal carpien », soulève Daniel Latapie, co-fondateur et directeur général de LDS (Larsen Data System), une jeune entreprise toulousaine.
Créée fin 2014 , cette dernière est spécialisée dans la prévention des TMS en entreprise. Son approche est complémentaire de celles des ergonomes et des médecins du travail chargés d’étudier l’ergonomie ou l’aménagement des postes de travail. En général, ces professionnels travaillent essentiellement en observant le salarié en situation réelle. D’où l’intérêt de la solution conçue par LDS qui consiste à enregistrer et analyser les gestes, les postures et l’environnement de travail du salarié.
Baptisé BackUP, cette solution est constituée notamment d’un dispositif intégrant un capteur 3D que l’on pose sur le bureau ou sur tout autre support, à proximité du salarié. En position assise ou debout, ce dernier sera analysé pendant deux demi-journées. Il s’agit de mesurer les angles de chaque articulation ainsi que le nombre et l’amplitude des mouvements. De quoi identifier notamment les gestes répétitifs à fréquence élevée considérés comme des facteurs de risque pour les TMS.
« Notre valeur réside dans l’analyse du mouvement et le traitement des données qui sont directement exploitables par le médecins du travail ou l’ergonome. Voire même, de façon globale et anonyme, par les responsables santé et sécurité ou le dirigeant de l’entreprise », résume Daniel Latapie qui a démarré ses premières campagnes de mesure l’an dernier, dans un des centres d’appels d’Orange afin d’analyser les effets d’une formation gestes et postures.
L’offre BackUP comprend la fourniture du dispositif en mode locatif ainsi que l’accès au service d’analyse des données en ligne. « Il faut compter environ 1.000 euros par mois pour un ergonome et nous proposons des études pour les entreprises démarrant aux alentours de 3.000 euros pour une dizaine de salariés », indique Daniel Latapie qui a lancé son offre commerciale cette année. Le dirigeant est en train de déployer une campagne sur 200 postes dans l’IoT Valley, un pôle de compétitivité dédié aux technologies de l’Internet des objets qui regroupe plusieurs dizaines de start-up.
Eliane Kan
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