Le groupe Vinci Airports a investi dans un dispositif de reconnaissance faciale qui prend en charge toutes les étapes de l’embarquement. Plutôt que de présenter sa carte d’embarquement et ses papiers, le voyageur devra présenter son visage devant des bornes équipées de capteurs. Un dispositif sans contact qui pourrait bien se démocratiser face aux contraintes de contamination du Covid-19...
C’est une première pour Vinci Airports qui ambitionne de généraliser ce dispositif à l’ensemble de ses aéroports dans le monde. Récemment, le groupe a testé un parcours biométrique à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Baptisé Mona, le système de reconnaissance faciale va accompagner les voyageurs allant au Portugal. Durant toutes les étapes du parcours, de la maison à l’avion, les utilisateurs s’authentifient via une appli qui scanne leur visage. Et ce, sans jamais avoir à montrer leur billet ou pièce d’identité.
Les voyageurs allant de Lyon à Porto
Bien sûr, la démonstration aurait eu plus d’impact avec trafic normal dans l’aéroport. Or, avec la crise du Covid-19, les terminaux restent peu fréquentés par les voyageurs. Toujours est-il que le dispositif Mona présenté lundi dernier est le premier système 100% biométrique proposé par Vinci Airports. Il concerne les voyageurs empruntant la ligne Transavia Lyon/Porto. Et ce, dans le cadre d’un dispositif expérimental amené à se généraliser, incluant les compagnies Transavia et TAP Air Portugal, associées à ce lancement.
Une appli pour accompagner le voyageur
Concrètement, le système propose un parcours biométrique de bout en bout. Depuis le départ de chez soi, puis durant chaque étape de l’embarquement, jusqu’à l’avion, toutes les procédures se réalisent par la reconnaissance faciale. Pour cela, il suffit de télécharger l’application gratuite de Mona depuis un smartphone. Puis d’y enregistrer son parcours. Outre un niveau de sécurité amélioré par cette technologie d’authentification, il s’agit de faire gagner du temps aux voyageurs et de désengorger les aéroports. « On gagne trente minutes grâce aux files d’attente dédiées aux utilisateurs de Mona à l’aéroport », confie à 20 Minutes Valérie Vesque Jeancard, directrice déléguée France et Amériques de Vinci Airports.
Des bornes de reconnaissance faciale à chaque contrôle
Ensuite, une fois l’enregistrement réalisé dans l’application, nul besoin de montrer sa carte d’embarquement ni ses papiers d’identité. Ces documents figurent déjà dans le dossier d’achat du billet à distance. Reste à suivre les indications notifiées par Mona dans le smartphone à l’arrivée à Saint-Exupéry. Pas à pas, le dispositif va accompagner le voyageur à travers les différents points de contrôle aéroportuaires. Lequel devra montrer son visage aux bornes équipées de capteurs. Pratique en cas de crise sanitaire où le sans contact permet de limiter les contaminations…
Vers une expérimentation généralisée
« Nous sommes en cours de discussions avec d’autres compagnies aériennes pour pouvoir étendre ce service courant 2021 à Saint-Exupéry », indique Tanguy Bertholus, président du directoire de Lyon Aéroport qui exploite 45 aéroports dans douze pays. « Nous avons bon espoir de convaincre les autorités portugaises et d’autres compagnies pour que cette expérimentation se généralise. »
Un système validé par la Cnil
Que l’on se rassure, le dispositif biométrique a été mis au point avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Le but étant de limiter l’utilisation des données personnelles des voyageurs. Une fois que l’avion a décollé, Vinci Airports assure que toutes ces données disparaîtreront. Quoi qu’il en soit, les premiers passagers pourront expérimenter le nouveau service dans 15 jours.
Ségolène Kahn
Commentez