Le département du Val-de-Marne vient d'activer la vanne anti-crue du canal de Joinville pour en tester son efficacité en cas d’inondation.
Face au risque de crue approchant avec l’hiver, le département du Val-de-Marne vient de tester avec succès les capacités de la vanne anti-crue du canal de Joinville. Lundi 15 novembre, devant un parterre d’élus, la vanne a été activée afin de contrôler les débits dérivés par le tunnel de navigation et d’abaisser le niveau d’eau. Il s’agit de protéger les habitants du risque d’inondation dans les villes riveraines de la Marne, ce qui représente 15 communes à la fois dans le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis.
Une vanne haute de 7 mètres
Haute de 6,8 m et large de 12 m, la géante de 45 tonnes d’acier est activée lorsque la cote de 35,55m.NGF des Plus Hautes Eaux Navigables est atteinte à l’écluse de Saint-Maur amont avec une tendance à la hausse des niveaux. Une fois activée, cette vanne régule les débits d’eau situés dans la boucle de Marne ainsi qu’en amont, jusqu’à Gournay-sur-Marne. Face au risque d’inondation, il faut savoir que la responsabilité revient au département du Val-de-Marne qui assure l’entretien et les tests réguliers de fonctionnement de la vanne anti-crue de Joinville – Saint-Maur. Son exploitation revenant à Voies Navigables de France (VNF), ce dernier se charge des manœuvres de la vanne lors d’épisodes de crues. La vanne anti-crue avait été activée pour la première fois depuis plus de 20 ans en février 2021 lors des épisodes de crue.
Une première construction après les crues de 1910 et 1924
Par ailleurs, la dérivation de Saint-Maur représente un premier aménagement historique sur la Marne pour lutter contre les inondations, mis en place suite aux crues de 1910 et 1924. Les travaux réalisés dans les années 1930 comprenaient l’élargissement du tunnel de Saint-Maur, construit sous Napoléon, l’aménagement du canal en aval du tunnel et la construction d’une écluse dans laquelle est implantée la vanne. Lors de la crue de janvier 1955, l’aménagement a par exemple permis d’abaisser les niveaux de plus de 50 cm à Joinville-le-Pont.
Une rénovation à 3,6 millions d’euros
Depuis sa construction, la vanne a servi en continu jusqu’en 2000. Alors sous la responsabilité de l’État, la vanne, devenue trop vétuste, a été remplacée en 2017-2018 à l’initiative du département, maître d’ouvrage des travaux. Un remplacement dont le coût s’élève à 3,6 millions d’euros, financés par le département, l’État dans le cadre du fonds Barnier (fonds de prévention des risques naturels majeurs), la Métropole du Grand Paris, Port Autonome de Paris et les 15 communes impactées.
27 stations de pompage
Pour une surveillance vigilante du niveau d’eau, notamment durant la saison froide, le département dispose d’équipes chargées du contrôle des murettes anti-crue et des niveaux de la Seine et de la Marne. En cas d’incident, il est possible de fermer les 450 brèches (ouvertures batardables) situées le long de ces cours d’eau. En complément, 27 stations de pompage (stations anti-crue) peuvent être activée pour réguler les réseaux d’assainissement aux abords de la Seine et de la Marne.
Ségolène Kahn
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