Enseignant-chercheur à l’École nationale supérieure des arts et des industries textiles (Ensait), qui dispose de son propre laboratoire de R&D, le Gemtex, François Boussu évoque les sujets sur le développement durable dans la filière textile, l’instrumentation textile, la filtration acoustique et le biomimétisme. L'école a prévu d'animer des conférences lors d'Expoprotection 2020.
Unique en France, l’Ensait forme chaque année près de 150 ingénieurs textiles et polyvalents aux techniques les plus innovantes. Les jeunes diplômés sont appelés à travailler dans leur grande majorité dans des services de R&D ou d’innovation. Parallèlement, l’école dispose de son propre laboratoire qu’elle a créé il y a 25 ans. Il s’agit du Gemtex (Génie des matériaux textiles). Une soixantaine de personnes y travaillent. Dont une trentaine d’enseignants-chercheurs et une trentaine de doctorants.
Quels sont les principaux champs de recherche du Gemtex ?
Nos recherches sont organisées autour de trois principaux thèmes qui interagissent entre eux. Cela concerne les process et les textiles multifonctions, ensuite les composites textiles et mécaniques. Enfin, le troisième champ adresse le design centré sur l’humain. Une partie de nos recherches concernent les problématiques de la santé au travail. Nous nous intéressons notamment aux masques de protection respiratoires. Il s’agit d’améliorer leur confort et leur efficacité en intégrant par exemple des capteurs filaires sur des modèles réutilisables. Nous comptons présenter nos travaux sur les masques respiratoires lors du prochain salon Expoprotection.
Quels autres sujets prévoyez-vous d’aborder lors de cet événement ?
Nous aurons notamment des conférences sur le développement durable dans la filière textile, l’instrumentation textile, la filtration acoustique et le biomimétisme. Nous cherchons notamment à reproduire à l’échelle synthétique certaines fonctions propres à la nature. Par exemple, nous nous inspirons de la carapace de certains animaux en reproduisant des écailles sur des vêtements de protection afin de limiter les risques de coupure. C’est encore au stade de l’étude car il y a des avantages et des inconvénients.
En matière d’instrumentation textile, quelle application comptez vous présenter ?
Dans le cadre du projet Inteltex* financé par le 6ème PCRD (Programme-cadre pour la recherche et le développement technologique de l’Europe), nous avons intégré des fils capteurs au sein d’une veste de pompier. Le but étant d’alerter le porteur lorsque le vêtement de protection a atteint sa limite d’absorption de chaleur. Ce qui amènera le pompier à s’éloigner de la source de chaleur et d’éviter ainsi les risques de brûlure. Nous présenterons lors du salon cette veste avec son instrumentation.
Comment les entreprises peuvent-elles travailler avec vous ?
Nous disposons d’un service de relations extérieures qui est en charge de trouver des réponses aux problématiques exprimées par les entreprises en tenant compte de leur budget. Sachant que nous disposons d’un savoir-faire reconnu et d’équipements de pointe. Par ailleurs nous proposons aux entreprises des offres de formation allant de la découverte des métiers textiles à de la formation sur mesure en réponse à des problématiques industrielles.
Propos recueillis par Eliane Kan
* Inteltex est l’acronyme d’Intelligent multi-reactive textiles integrating nano-filler based CPC-fibres
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