Première victoire pour le personnel concerné, la Haute autorité de santé (HAS) reconnaît dans son rapport que « plus que dans d’autres secteurs d’activité, les professionnels de la santé sont confrontés au travail morcelé, à l’interruption des tâches, à une forte sollicitation psychologique, à des évolutions technologiques et à des modifications organisationnelles qui ont un impact sur leur qualité de vie au travail. »
Forte de ce constat, la HAS, en partenariat avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), a conduit un ensemble de travaux pour aider au déploiement de qualité de vie au travail (QVT). Le but : intégrer cette notion à la certification des établissements de santé. « Cette procédure est un enjeu de démocratie sanitaire, explique Pascale Levet, directrice scientifique de l’Anact. Elle vise à garantir la qualité et la sécurité des soins. Tous les quatre ans, des experts-visiteurs inspectent les quelques 3.000 hôpitaux afin de renouveler leur certification. »
Encourager les hôpitaux à mener des actions en faveur de la QVT. Suite à de nombreux séminaires depuis le début de la réflexion en 2010, en collaboration avec les différents acteurs du secteur (établissements, experts et organisations syndicales), il a été convenu que la QVT ne devait pas s’imposer comme une obligation descendante et normative mais au contraire, comme une démarche laissant les établissements libres de s’approprier cette problématique et retrouver une marge de manoeuvre.
La nouvelle procédure de certification de la HAS, expérimentée dès septembre prochain, soutiendra les apprentissages collectifs des établissements pour mieux articuler qualité des soins et qualité de vie au travail. « Pour notre part, nous restons aux côtés des établissements de santé et de la HAS pour repérer les meilleures pratiques en la matière et participer à ces dynamiques de progrès et d’innovation », ajoute Pacale Levet.
Ainsi, chaque établissement amené à renouveler sa certification commencera par s’auto-évaluer en répertoriant les faiblesses en termes de risques psychosociaux. Les informations adressées à la HAS constitueront une base de données. « Aucune sanction ne sera prise, précise la directrice scientifique de l’Anact. Notre approche se veut strictement pédagogique. »
Caroline Albenois
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