Sur les chantiers, les vols d’engins et de véhicules, de matériaux et d’équipements techniques sont une véritable plaie pour les entreprises de BTP. Sans compter les incendies volontaires et autres dégradations. Le coût annuel de ces préjudices est estimé à 1% du chiffre d’affaires du BTP (soit 1 milliard d’euros) selon la Fédération française du bâtiment (FFB). Pour aider les entreprises concernées à limiter ces risques, l’organisme a lancé dès 2010 le programme « Ras le vol » dans le cadre duquel la technologie RFID a été testée et validée.
Cette solution technique est à la base de la RfBox Pro, une centrale d’alarme autonome et géolocalisable qui met sous surveillance des badges radio fréquence (RFID) que l’on place sur les engins de chantier, les outils, les palettes de matériaux de construction ou encore dans des zones que l’on souhaite protéger. Point fort, cette solution se présente sous la forme d’une mallette qui a d’ailleurs reçu une médaille d’argent de l’innovation produit lors des Trophées de la sécurité 2015 organisé par MDC, un organisateur d’événements.
Rapide à déployer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur d’un bâtiment, cette valise surveille en permanence des badges radiofréquences. Ces derniers émettent des ondes électromagnétiques sur une distance de 70 à 100 mètres en champ libre. En cas de mouvement, masquage, brouillage ou tentative d’arrachement du badge, la centrale transmet des SMS ou des trames IP via le réseau téléphonique cellulaire GSM jusqu’au propriétaire ou à unn télésurveilleur. A cet égard, trois grands acteurs sont déjà prêts à être raccordés. A savoir Afone Sécurité, Excellium et GRT Sécurité. Cette liste n’est pas limitative. « Notre mallette a vocation de se connecter à n’importe quel télésurveilleur », fait savoir Gilles Sussest, co-fondateur en 1992 de Servtel Assistance.
Basée à Courcelles (Loiret), cette TPE conçoit et fabrique sa propre solution. En octobre dernier, à la suite de tests de validation, la mallette RfBox a été jugée conforme au cahier des charges de la FFB qui a mené avec des partenaires privés et publics des expérimentations. Dans ce cadre, la centrale a été testée sur un chantier de Bondy ou 48 tentatives de vol ont pu être déjouées. Ce qui a convaincu le groupe de BTP Sacieg Construction, partenaire de l’opération de la FFB d’acquérir la RfBox pour la déployer sur un chantier de construction de 80 logements sociaux à Saulx-les-Chartreux (Essonne) réalisé pour l’immobilière 3F, comme le rapporte le mensuel Forum Chantier dans son numéro de novembre-décembre 2015.
Commercialisée depuis moins d’un an sous la forme d’un kit de base baptisé RfBox Pro, la mallette comprend une centrale, 15 badges RFID, une sirène d’alarme solaire radio-pilotée ainsi qu’un chargeur et une batterie tampon. Ce qui lui assure une autonomie de 48 heures en cas de coupure de courant. Également raccordable à un panneau solaire (disponible en option), elle est vendue 4.900 euros HT. Servtel propose aussi une version allégée, la RfBox Mini qui est fournie avec 8 badges au prix de 1.980 euros. Cette dernière est trois fois plus petite que la RfBox Pro qui fait 40x30x25 cm et pèse 12 kilos.
Pro ou Mini, ces deux modèles n’intéressent pas seulement les vols d’engins. Ils peuvent aussi détecter une intrusion dans un local, mesurer l’inclinaison d’une grue ou encore surveiller un groupe technique ou une personne isolée. La RfBox peut s’enrichir d’autres équipements comme une webcam ou des antennes radio haute performance. Servtel a d’ailleurs déployé sur le chantier de Saulx-les-Chartreux un double système d’antennes afin d’améliorer la qualité de réception des ondes électromagnétiques émises par les badges et qui sont susceptibles d’être brouillées en présence de certains matériaux comme le béton ou l’acier.
Eliane Kan
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