Médicaments, tabac, ou encore vins et spiritueux sont autant de produits faisant l’objet de contrefaçons vendues sur la toile. Une pratique qui pénalise au passage les États en les privant de recettes fiscales. En Europe, cette perte est estimée à 1,7 milliard d’euros par an rien que pour les médicaments. Tandis que du côté des vins et spiritueux, la France perdrait 100 millions d’euros par an ; contre 480 millions pour la vente de cigarettes en ligne. En plus des États, ce commerce illicite affecte également les consommateurs et, plus particulièrement, les patients. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un médicament sur dix en circulation dans les pays en développement est falsifié ou de qualité inférieure.
Un Observatoire, fer de lance de la prévention et répression
Pour les entreprises, ce marché parallèle se traduit par une perte de chiffre d’affaires (effets indirects inclus) qui atteint 1,8 milliard d’euros et s’accompagne d’une perte de 9 212 emplois, selon le livre blanc « Combattre le commerce illicite en ligne ». Cet ouvrage vient d’être rendu public par l’Union des fabricants, association française de lutte anti-contrefaçon regroupant 200 entreprises et fédérations professionnelles, qui s’est alliée à l’Association de Lutte Contre le Commerce Illicite (ALCCI). Ce tandem s’est attelé à rédiger cet ouvrage dont l’ambition principale est de créer un Observatoire. Rassemblant tous les acteurs concernés par la contrefaçon, cette structure aurait pour mission d’échanger des informations, identifier des filières illicites et mettre en place des mécanismes de prévention, de régulation et de répression via des dispositifs en ligne.
Les plateformes et réseaux sociaux pointés du doigt
L’objectif étant que cette structure se constitue en Groupement d’intérêt public (GIP) placé sous l’autorité de l’État. Auparavant, il faudra dessiner les contours du cybercommerce de produits soumis à réglementation publique et dont le développement est favorisé par les plateformes de commerce électronique tels qu’Alibaba, e-Bay, ou Rakuten (ex Priceminister), ou des réseaux sociaux comme Instagram et Twitter. Sans oublier Facebook, sur lequel ont été recensés quelque 350 groupes dont 35% sont des groupes fermés et 3% des groupes secrets. Au total, la vente illicite de tabac toucherait 5 millions de personnes rien que sur le réseau social de Mark Zuckerberg.
Eliane Kan
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