Samedi dernier, Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, a lancé à La Rochelle (17) la « grande concertation » sur la future police de sécurité du quotidien (PSQ), « un projet de société » dont le « véritable but est de construire dans notre pays une société réconciliée, une société rassemblée, une société apaisée », a-t-il souligné lors de son discours. Rappelons que le début de la concertation avait déjà été annoncé quelques jours auparavant par Emmanuel Macron, président de la république, lors de son discours sur la sécurité à l’Elysée. Cette consultation devrait s’achever le 20 décembre et ses conclusion devraient être livrées dans les cinq jours suivants afin que les premières expérimentations puissent commencer « dès janvier 2018 », a précisé Gérard Collomb.
Trois volets de concertation
La concertation se développera sur trois volets. Le premier sera celui des 250.000 policiers et gendarmes à qui seront envoyés des questionnaires. Quant au second niveau, il sera local avec des réunions organisées par les préfets qui accueilleront les policiers et gendarmes, les élus locaux, les « autres acteurs de la sécurité » et des transports, les représentants de l’autorité judiciaire et des experts. Enfin, au niveau national, le ministère consultera les organisations syndicales, le conseil de la fonction militaire de la gendarmerie, les organisations syndicales de policiers municipaux, les professionnels de la sécurité privée, les entreprises de transport collectif et les associations d’élus.
Vers une police mieux équipée et plus connectée
Pour Gérard Collomb, la PSQ sera une « police sur mesure » qui jouira de la « déconcentration de certaines décisions et d’une association plus étroite des maires ». Par ailleurs, cette police devrait être non seulement mieux équipée avec 30.000 véhicules livrés d’ici cinq ans et 60.000 gilets pare-balles d’ici fin 2018 mais aussi plus connectée avec 115.000 tablettes. Sans donner de date, le ministre a aussi précisé que les gendarmes seront équipés de smartphones capable de scanner les cartes d’identité lors d’un contrôle. La PSQ devrait aussi offrir des services dématérialisés pour les usagers. Enfin, des caméras-piéton seront déployés auprès des agents ce qui ne devrait pas empêcher la poursuite des programmes d’équipements en vidéoprotection des communes et des réseaux de transport.
Une police plus « partenariale »
Le projet de PSQ se veut sociétal. Il porte non seulement sur les 150.700 policiers répartis dans 390 circonscriptions de police et sur les 100.800 gendarmes qui se trouvent dans 3.100 brigades mais aussi sur les 21.000 policiers municipaux et les 150.000 agents de sécurité privée. Ajoutons que que le ministre a annoncé la création de 10.000 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes d’ici 2022, dont « 1.850 dès 2018 ». Dans ce contexte, le ministre souhaite que les acteurs de la sécurité, publics ou privés, travaillent ais : élus, autorités administratives et judiciaires, polices municipales, réseaux de transport, services et bailleurs sociaux, sécurité privée, associations, commerçants… » Autre vœux : le développement de l’engagement citoyen via les réservistes de la garde nationale et des dispositifs de participation aux missions de sécurité (opérations tranquillité, etc.).
Des expérimentations dès janvier 2018
A l’issue de cette « grande concertation », la PSQ devrait être expérimentée sur une quinzaine de sites début 2018. D’ores et déjà, une trentaine de villes se sont portées candidates. Citons, Aulnay-sous-Bois, Lens, Lille, Roubaix ou Toulouse. Rappelons que le budget de la sécurité intérieure (police, gendarmerie, sécurité routière) s’élèvera à 13,3 milliards d’euros, en hausse de 1,9% et bénéficie d’une enveloppe spécifique de 300 millions dédiés à la rénovation des locaux.
Erick Haehnsen
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