Plus de 157 milliards d’euros par an, soit 1,23 % du PIB européen, c’est le coût astronomique, évalué par des organisations scientifiques américaines et européennes, de l’exposition de la population européenne aux perturbateurs endocriniens. Agissant sur l’équilibre hormonal de nombreuses espèces vivantes sauvages ou domestiquées, animales ou végétales, ces substances altèrent des fonctions essentielles telles que la croissance, le développement, le comportement, l’humeur, le sommeil, la circulation sanguine ainsi que la fonction sexuelle et reproductrice.
« Même si certaines incertitudes ne doivent pas être oubliées, ces coûts sont majeurs et appellent à une accélération de l’action des pouvoirs publics », déclare dans un communiqué Ségolène Royale, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie. Cette dernière y fait part de son intention de poursuivre ses interventions au plus haut niveau. L’objectif étant que cette problématique soit efficacement prise en charge par la Commission européenne et que la population européenne et l’environnement soient mieux protégés.
Sur ce terrain, la France montre la voie car elle s’est dotée en avril 2014, d’une stratégie nationale pour lutter contre les perturbateurs endocriniens. Rappelons que les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui sont disséminés dans un très grand nombre de produits de notre vie quotidienne : détergents, matières plastiques, cosmétiques, textiles, peintures…
Plusieurs actions sont menées pour supprimer ou limiter leur présence. Citons, entre autres, le label volontaire pour l’arrêt de l’utilisation du bisphénol A dans les tickets de caisse et les reçus de cartes bancaires utilisant du papier thermique. Une procédure d’interdiction réglementaire au niveau européen a d’ailleurs été déposée par la France et est en cours d’instruction à l’agence européenne des produits chimiques.
Eliane Kan
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