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Santé et qualité de vie au travail

La Fnath appelle les entreprises à se responsabiliser contre le risque routier professionnel

La Fédération nationale des accidentés de la vie (Fnath) se lance dans une nouvelle campagne de prévention du risque routier professionnel. Avec l’appui financier du Comité départemental de sécurité routière de la préfecture, elle a pris pour cible les Alpes-Maritimes. Un département dont les salariés en déplacement ont été particulièrement touchés avec 435 victimes en 2014. Dont 8 décès.

Dans le contexte de la prévention en milieu professionnel, le risque routier représente la première cause d’accidents mortels liés au travail. Un enjeu d’autant plus grave qu’il concerne des millions de salariés en France. A commencer par les employés dont l’activité même nécessite de conduire (conducteurs de poids lourds, coursiers, transport de personnes, commerciaux, soignants à domicile, professions agricoles…). Egalement concernées, toutes les personnes qui doivent effectuer au quotidien des trajets entre leur domicile et leur lieu de travail. En d’autres termes, tout salarié sur la route doit être considéré comme un salarié au travail. Ce qui, de fait, engage la responsabilité de l’entreprise.
En effet, il faut savoir que, dans le cadre d’un trajet professionnel, un accident sur la route génère des coûts très élevés pour l’entreprise responsable. A l’échelle nationale, ces coûts représentent la somme exorbitante de 725 millions d’euros par an. Pas étonnant, étant donnée la désorganisation qu’un accident grave induit en termes de cotisations sociales, absences et retards au travail, remplacements, voire perte de compétences si le salarié souffre de séquelles graves. Sans compter le drame que représente le fait de ne plus jamais récupérer l’usage d’une partie de son corps…
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (Dreal) de la région PACA, les accidents routiers dans un cadre professionnel génèrent en moyenne 5 millions de journées d’absence pour soins, hospitalisation ou convalescence chaque année en France, avec 2 mois d’arrêt de travail pour chaque salarié accidenté. Un quart des personnes handicapées du travail le sont à la suite d’un accident de la route. Pis encore : les sinistres de la route sont responsables de 57% des décès dus aux accidents du travail. Enfin, les accidents de mission représentent 25% des coûts des accidents du travail.
Une situation que la Fédération nationale des accidentés de la vie (Fnath) juge très préoccupante. Pour cette dernière, il est évident que la responsabilité d’un accident professionnel n’incombe pas seulement au conducteur et que « les entreprises doivent s’engager davantage ». Pour cela, les employeurs doivent prendre conscience de leur responsabilité et ne pas oublier qu’elles disposent elles-mêmes de nombreux outils afin de prévenir les accidents. Dans ce contexte, la Fnath se lance aujourd’hui dans une campagne de sensibilisation au risque routier professionnel afin de sommer les entreprises de protéger leurs salariés sur les routes. Avec pour terrain d’action le département des Alpes Maritimes qui, en 2014, avait recensé 435 victimes de la route en déplacement professionnel dont 8 personnes ont succombé.
A coup de formations, de chiffres et de témoignages évocateurs, la Fnath a fait de la prévention routière professionnelle son nouveau porte-étendard. Il faut dire qu’elle bénéficie de l’aide de 100.000 adhérents et 10.000 bénévoles au plan national. Dans son programme, les entreprises devront porter leurs efforts sur 3 aspects. Tout d’abord, il s’agit de modifier leur organisation avec la mise en place d’horaires de travail adaptés, d’une gestion des retards et imprévus, d’un plan de déplacement d’entreprise ou encore de services aux salariés… Ensuite, elles devront agir sur la gestion de leur parc automobile et du stationnement. Enfin, elles devront mettre l’accent sur l’information et la formation de leurs conducteurs. Sujet important : les facteurs qui peuvent amener à un accident (téléphone, stress, somnolence…). Autre sujet : des exercices sur simulateur de conduite durant lesquels les salariés sont virtuellement confrontés à des situations dangereuses afin de tester leur réactivité.

Ségolène Kahn

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