Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Klearia détecte et analyse les polluants dans les cours d'eau

Avec son laboratoire d'analyse embarqué sur une puce, cette start-up va aider les entreprises et les communes à détecter en temps réel la présence de métaux lourds, pesticides, et autres polluants dangereux dans l'eau.

En cas de pollution d’un cours d’eau, il n’est pas toujours aisé d’obtenir rapidement les résultats des prélèvements. Surtout lorsque le site est éloigné d’une métropole. D’où l’intérêt du laboratoire d’analyse miniature embarqué dans une mallette que développe actuellement Klearia, une start-up francilienne. « Grâce à notre solution portable, les agents des collectivités territoriales ou les employés d’un site industriel pourront en 10 minutes détecter et mesurer la présence de métaux lourds, de pesticides, de résidus de médicaments ou d’autres molécules chimiques », résume Clément Nanteuil, le dirigeant de l’entreprise qui comprendra six salariés en fin d’année contre quatre aujourd’hui. 

Ancien doctorant du CNRS, le jeune homme a réalisé une thèse consacrée à ce laboratoire qui loge sur une minuscule puce électronique faite dans du verre (et non pas du silicium). Ce qui lui a valu d’obtenir une licence exclusive sur le brevet déposé par le centre de recherche. Primé au concours de l’innovation du ministère de la Recherche en 2013, Clément Nanteuil a obtenu une subvention afin de financer le développement de sa mallette. Actuellement en phase de prototypage, celle-ci fera l’objet d’une validation technique lors d’expérimentations en grandeur réelle.

Offre disponible en 2016. « Nous sommes en train de finaliser le montage avec certaines collectivités, les tests devraient commencer en 2015 », indique Clément Nanteuil qui espère, après la validation technique, lever des fonds afin d’industrialiser le laboratoire et commercialiser les premiers produits en 2016 en France et à l’international. Son offre se présentera sous la forme d’une mallette qui comprendra d’un côté une puce sur verre dans laquelle seront intégrés des capteurs de métaux lourds et de molécules organiques. Et de l’autre, des réactifs pour nettoyer et régénérer les capteurs. « La puce et les consommables devront être changés tous les mois », poursuit le dirigeant.

Au final, le coût des analyses sera quatre fois moins élevé pour les communes ou les industriels. De quoi surveiller au plus près la qualité des eaux. « Avec notre laboratoire portable, ils sauront en temps réel d’où viennent les flux de polluants et mettre rapidement en place des processus pour préserver le milieu naturel », précise Clément Nanteuil qui, à l’avenir, compte proposer une station de surveillance autonome. Laquelle sera connectée à un système d’alerte ou à un automate capable d’intervenir en cas de pollution spécifique. A cet égard, Klearia est disposée à réaliser pour les besoins d’industriels des études de faisabilité sur le développement de capteurs pour des molécules spécifiques. 

Eliane Kan

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